Alors que les efforts de guerre fournis au profit de l’Ukraine continuent de coûter cher aux contributeurs occidentaux, l’inflation a pris peu à peu la place du Covid 19. La précarité continue de toucher une grande partie des populations de l’Europe Occidentale et des pays du Sud qui n’arrivent plus à remplir leurs paniers comme à l’accoutumée. Les populations européennes et autres, touchées par la crise, ne pourraient plus cacher leur mécontentement.

Le   président Joe Biden a trouvé la solution adéquate pour protéger son pays en adoptant une nouvelle loi économique et sociale appelée « Inflation Reduction Act », qui est censé protéger en particulier l’industrie américaine. Cette mesure protectrice n’a pas été bien accueillie par ses alliés européens car ils pourraient faire de même, déclenchant ainsi une guerre économique. Déjà ils sont divisés en ce qui concerne la guerre avec l’Ourse blanc. Mais, les intérêts priment sur les autres considérations. 

L’économie allemande est menacée et le discours officiel défend l’arrêt immédiat du conflit. La Hongrie, membre de l’Union européenne, veut toujours importer le gaz russe et harcèle ouvertement certains gouvernements de l’UE et ne se soucie guère de l’Ukraine. La France et le Royaume Uni, anciennes puissances coloniales, sont très touchés par l’inflation. Si la crise continue, d’autres Etats pourraient faire faillite et activer l’implosion de l’UE.

Ces d’indices pourraient s’ajouter aux autres indicateurs déjà présentés dans les articles de ce douzième numéro, qui coïncide avec les festivités du nouvel an. 

A mon avis, en se référant au droit international depuis la guerre des trente ans, qui a donné naissance au système « westphalien », en citant les textes de la SDN et ceux de l’ONU, le même scénario se répète dans les relations internationales. Chaque fois il y a une puissance ambitieuse qui se heurte aux intérêts d’une coalition ou d’une autre puissance. La majorité des Etats colonisés ou qui ont participé aux grandes guerres ont été victimes de découpages de leurs territoires. La haine des populations n’a pas disparu.

  De ce fait, il est toujours temps de rectifier ou de moduler un système onusien répondant aux aspirations de la communauté internationale, impliquant une réelle égalité entre les Etats. Il faut oublier le principe « gagnant-perdant » et prétendre avoir une place permanente au sein du Conseil de sécurité afin d’exercer la tutelle sur le reste du monde. Pour construire une paix durable, le Conseil de sécurité pourrait se reconstituer à tour de rôle ou par élection des membres de l’assemblée générale abolissant le jeu des membres permanents et de leur véto.  

En termes de géopolitique, souvent on a voulu appliquer les mêmes procédures pour résoudre les crises. Pourtant, la Russie n’est pas l’Irak ou Cuba. Les sanctions, bien que ciblées, ne font que fragmenter encore plus la communauté internationale.

Dès lors, la table des négociations, sous l’égide de l’ONU, reste la seule option possible pour sauver l’humanité d’une famine aux portes ou d’une guerre totale. Néanmoins, le nouvel ordre mondial s’oriente inéluctablement vers un monde multipolaire. Personne ne pourrait l’arrêter ! Dans le même sillage, et s’agissant de la gestion de crises, l’article économique de ce numéro annonce la faillite de FTX, qui est une entreprise fondée aux Bahamas en mai 2019 et qui a fait chuter les marchés de la crypto-monnaie à leur plus bas niveau