Ibn Khaldoun est souvent cité pour son savoir en tant qu’historien, philosophe et politologue. Pourtant, il n’est pas très lu de nos jours. Cet article préliminaire cherche à citer une partie de sa vie caractérisée, au départ, par l’enthousiasme , l’instabilité , le zèle et l’ambition aveugle.

En effet, pour mieux approcher cette personnalité, il s’agit d’ Abou-Zaïd-Oulaa-Eddin-Abd-er-Rahman, fils de Mohammed, fils de Mohammed, fils d’el-Hassan, fils de Mohammed, fils de Jabir, fils de Mohammed, fils d’Ibrahim, fils d’Abd-er-Rahman, fils de Khaldoun, connu généralement sous le nom plus court et plus facile d’Ibn-Khaldoun, qui est  descendant  d’une famille arabe établie en Espagne depuis la fin du premier siècle de l’hégire.[1]Néanmoins , notre sujet d’étude   doute un peu de sa généalogie, car il n’a  trouvé que  dix aïeux entre lui et le premier Khaldoun. Ibn-Khaldoun est né le 1er jour de ramadan 732 après le hégire soit   la fin du mois de mai 1332  à Tunis.

Sa formation dans le domaine religieux et philosophique a été particulièrement enrichie par la lecture  des ouvrages consultés dans les bibliothèques à Fès, à Grenade, au Caire et à Damas.

A vingt ans , il obtenu la «  Ijaza »[2] et a été obligé de quitter Tunis dont le pouvoir était faible pour s’installer à Fès où le pouvoir du Sultan était plus prépondérant. Ibn-Khaldoun a été nommé  secrétaire dans la cour  du sultan Abou-Aïnan . Ambitieux  et satisfait de cette fonction,  il entama des relations de complotisme contre son Roi  avec l’émir almohade Mohammed, gouverneur de Rougie, emprisonné à Fès. Tous deux voulaient s’emparer du pouvoir . Surpris, il a été mis en prison pendant trois ans de 756-759 de l’Hégire. Après la mort du Sultan , le nouveau empereur El-Hassan Ibn-Omar lui accorda  la liberté et prend  soin de lui. De nouveau Ibn-Khaldoun, s’associa, contre son libérateur, avec  Mansour Ibn Suleyman, pour assiéger la capitale  Fès. Plus tard encore une fois il venda son âme, contre une grande somme d’argent et un poste de haut fonctionnaire, pour un prince marocain  exilé et revenu de l’Espagne. Nommé en tant que secrétaire  de la cour et la tête de la Chancellerie il est devenu exposé aux risques de ses ennemis.

Etant conscient des intrigues des courtisans, il a quitté Fès vers Tlemcen afin de soutenir son Sultan contre le Maroc et n’ayant pas trouvé ce qu’il voulait il prend la direction de l’Espagne en 746 de l’Hégire. Car, il comptait revoir  le Roi Mohammed V[3], Sultan de Grenade et  son vizir[4] Lissan-Eddine Ibn-el Khatib[5], avec qui , il avait entretenu des relations étroites quand  ils étaient réfugiés à la cour de Fès.

Par cette liaison, Ibn-Khaldoun accéda aux hautes fonctions et devenu ambassadeur auprès du roi de Castille, à Séville. Encouragé par le Roi Mohamed V qui lui a procuré titre de noblesse et richesse, il emmena sa famille pour s’installer à Grenade. Devenu courtisan, il n’a pas échappé aux intrigues et à la jalousie de ses camarades du même rang.

De nouveau, il quitta l’Espagne pour exercer avec le  gouverneur de Bougie en Afrique vers 766 de l’Hégire.

A   suivre


[1] Étude analytique et critique de la philosophie sociale d’Ibn-Khaldoun ,  thèse de doctorat d’université présentée à la faculté des lettres de Paris par le docteur  Taha. HUSSEIN. Paris, édition A. PEDONE.  13, RUE Soufflot,  1917 .

[2] C’est le diplôme qui lui permet d’enseigner lui même ce qu’il a appris de ses professeurs. En arabe c’est un diplôme universitaire qui vaut la licence.

[3] Med V qui a régné à Grenade entre 1354 et 1391) est héritier du célèbre Roi de Grenade Youssef 1er    entre 13 33 et 1354.

[4] Vizir : ministre et le grand vizir est l’équivalent du premier ministre.

[5] Secrétaire de Chancellerie il écrit un traité de « secrétairerie », devenu vizir, considéré dernier médecin encyclopédiste et dans différents volets liés aux sciences religieuses, la physique, la grammaire, la philosophie, la poésie, l’histoire et   la géographie. Il est aussi connu par son œuvre très réussie d’histoire intitulée : «  Aamal Al Alam » et une autre « Al Ihata »