FTX est une entreprise qui a été fondée aux Bahamas en mai 2019 par Sam Bankman-Fried[1] et Gary Wang en tant que plateforme d’échange de crypto-monnaies[2] et a gagné dès lors plus d’un million d’utilisateurs, devenant ainsi la 3ème plus grande bourse en volume de crypto-monnaies avec un volume d’échange quotidien qui atteint aujourd’hui des milliards de dollars et générant ainsi plus d’un milliard de dollars de revenus
Sam Bankman-Fried – Fondateur & PDG de FTX

FTX est placée sous la protection du chapitre 11 de la loi sur les faillites du droit américain le 11 novembre 2022. Que s’est-il donc passé malgré une belle perspective que promet FTX ?
Dans les derniers jours avant de déclarer faillite, le PDG de FTX Sam Bankman-Fried, a tenté une dernière levée de fonds afin de rétablir la stabilité tandis que des milliards de fonds d’utilisateurs étaient retirés de son échange. Le bilan qu’il a envoyé aux investisseurs potentiels a été divulgué par le Financial Times et révèle que FTX avait près de 9 milliards de dollars de passif tout en n’ayant qu’un peu plus d’un milliard de dollars d’actifs liquides. Aux côtés des actifs liquides, il y avait 5,4 milliards de dollars d’actifs «moins liquides»[1] et 3,2 milliards de dollars d’actifs «illiquides».
[1] Deux ans avant, Bankman-Fried avait fondé Alameda Research, une société de trading quantitatif spécialisée dans la crypto-monnaie
[2] La plateforme propose plus de 300 crypto-monnaies, dont le BTC, ETH, SOL, LTC, XRP, DOGE.
[3] Parmi ces actifs « moins liquides », bon nombre des sommes les plus importantes concernaient des actifs tels que le propre jeton d’échange de FTX et les crypto-monnaies de l’écosystème Solana.
Selon Reuters, Sam Bankman-Fried a secrètement utilisé 10 milliards de dollars de fonds clients pour soutenir sa société de trading Alameda Research, et qu’au moins 1 milliard de dollars de ces dépôts ont disparu.
La faillite de FTX a fait chuter les marchés de la crypto-monnaie à leur plus bas niveau en deux ans, les investisseurs se préparant à obtenir des détails sur les dommages collatéraux résultant de la faillite d’une institution dont l’influence a envahi l’industrie. Ainsi le Bitcoin (BTC) est tombé aux alentours de 15.500$.
Comme conséquence directe, la société BlockFi fondée en 2017 à New-Jersey et spécialiste des prêts de crypto-monnaies est aussi placée sous la protection du chapitre 11 le 28 novembre. BlockFi a déclaré que la crise de liquidité était due à son exposition à FTX via des prêts à Alameda Research. BlockFi avait déjà suspendu les retraits des utilisateurs le 11 novembre en réponse à l’effondrement de FTX et doit de l’argent à plus de 100.000 créanciers avec un passif compris entre 1 et 10 milliards de dollars. La commission américaine Securities and Exchange Commission (SEC)[1] figure également parmi les créanciers de BlockFi, puisque elle doit encore environ 30 millions de dollars à l’organisme de réglementation dans le cadre d’un accord conclu en février.
L’affaire FTX a déjà initiée deux enquêtes, une du ministère de la Justice des États-Unis et l’autre de SEC. Côté des Bahamas où se trouve encore Sam Bankman-Fried «sous surveillance », une enquête aussi est menée par la Financial Crimes Investigation Branch des Bahamas.
Des membres du Congrès américain appellent déjà à mettre en place de nouvelles mesures réglementaires pour le secteur des crypto-monnaies.
Au niveau européen, Christine Lagarde présidente de la BCE, appelle aussi suite à la faillite de FTX à repenser la règlementation européenne pour les crypto-monnaies pour mieux protéger les investisseurs.
Certains commentateurs considèrent que l’affaire FTX est une nouvelle version de l’affaire Bernard Madoff[2].
[1] Organisme fédéral américain de réglementation et de contrôle des marchés financiers
[2] Bernard Madoff est arrêté en 2008 par le FBI pour avoir mis en place une gigantesque pyramide de fraude de Ponzi
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HANAFI ZAKARIA Docteur en relations internationales, conférencier et expert en géopolitique et sécurité de défense.