La mondialisation (en anglais globalisation) est un terme utilisé pour décrire la connectivité et l’interdépendance croissantes des cultures et des économies mondiales. Elle a connu plusieurs vagues dont la plus importante était la chute du Mur de Berlin en 1989, et s’est encore renforcée suite à l’adhésion de la Chine à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC) en 2001. Ainsi, on a vu augmenter les volumes des importations et des exportations pas uniquement des marchandises mais aussi des services. Les investissements directs à l’étranger ont aussi augmenté et la délocalisation des unités de production s’est accélérée permettant aux entreprises de produire à moindre coût. La crise bancaire et financière de l’année 2008 connue sous le nom de la crise des sub-primes a ralenti cette augmentation même si la population mondiale est en pleine croissance et la demande à la hausse.
Commerce Mondial (% PIB)
Récemment, la crise du Covid-19, la guerre en Ukraine et les tensions entre les USA et la Chine, ont poussé les pays à repenser leur dépendance vis-à-vis de l’étranger et à sécuriser leurs sources d’approvisionnement. Bien avant, Donald Trump alors Président des USA a déclaré une guerre commerciale à la Chine et les Britanniques ont quitté l’Union Européenne. Ces orientations géopolitiques favorisent la dé-mondialisation. Ce terme (en anglais deglobalization[1]) indique simplement le retour des Etats, le recul de la mondialisation financière et le libre-échange. Les perturbations de production liées au Covid-19 ont amené les entreprises à revoir leurs chaînes d’approvisionnement. Ce qui a un impact direct sur le processus de délocalisation, on parle alors de « reshoring » càd le retour à une production nationale.
Si la mondialisation a ses avantages notamment le maintien des prix hors inflation, l’augmentation des revenus des gens et réduction de la pauvreté dans les pays émergents. Elle a aussi ses inconvénients, la distribution de la richesse est de plus en plus inégale, beaucoup de perte d’emploi dans les pays industrialisés et elle a rendu les pays dépendants de l’énergie (gaz et pétrole) vulnérables.
De la même manière la dé-mondialisation a aussi ses avantages et ses inconvénients. Le « reshoring » va nécessiter beaucoup d’investissements et donc la production coûtera plus chère mais cela va offrir une meilleure protection et créera un savoir-faire local.
Cependant, l’autosuffisance économique à 100% est loin d’être réaliste ainsi que les enjeux climatiques et les éventuelles pandémies qui vont encore nécessiter une coopération mondiale.
[1] Mot introduit par Walden Bello dans son ouvrage : Deglobalization, ideas for a New World Economy.
Related posts
Catégories
- Economie (36)
- Editorial (22)
- Géopolitique (41)
- Histoire (23)
- interview (14)
- Non classé (4)
- Relations internationales (34)
- Strategie (36)
Rencontrer l'éditeur
HANAFI ZAKARIA Docteur en relations internationales, conférencier et expert en géopolitique et sécurité de défense.