Considérée comme science longtemps boudée à cause de son utilisation par le troisième Reich, la géopolitique est devenue de nos jours, une discipline très demandée dans différents domaines, pour l’analyse et la  recherche avant les prises des décisions importantes et sages.D’ailleurs, cette discipline est puisée par la géostratégie au moment où le décideur veut passer à l’action.

C’est est une science qui se consacre à l’étude des répercussions de la géographie sur les relations entre les Etats et les outils politiques choisis[1] .Le décryptage des informations dument sélectionnés, concernant les espaces étudiés (terrestres ou maritimes : local, régional, continental et international), pourrait aboutir à une ou des idées sur les intentions des acteurs politiques en présence. C’est aussi une discipline tremplin pour réaliser les objectifs géoéconomiques.

 Partant du principe que la géopolitique analyse ce que projette, le chercheur comme représentation sur un territoire donné, pour ce faire, continue d’ouvrir un immense terrain d’investigations basé sur une approche pluridisciplinaire, qui pourrait emmener les responsables vers des rivalités et des compétitions d’ordre géostratégique.

Cette action  intellectuelle qui fait appel à la géographie, l’histoire et  la politique pour comprendre les rivalités sur un ou des espaces déterminés consiste à recenser les contradictions avec les éléments forts et faibles d’une entité quiconque, qu’elle soit une organisation internationale ou régionale, un territoire constitué en Etat ou en province et même en ville.

Il s’agit aussi de  lire, de relire les pours et les contres, à organiser des statistiques et des analyses pluridisciplinaires qui pourraient contribuer à une synthèse géopolitique à mettre à la disposition du décideur. Car, les grands problèmes politiques contemporains concernent en général le droit des espaces ,[2] et les richesses considérées stratégiques .

Ainsi, en abordant la relation entre pouvoirs et territoires assujettis à des enjeux, plusieurs conflits territoriaux se déclenchent ou en cours d’implosion à cause des anciens tracés coloniaux, qui ont fait que chaque Etat victime de ces partages injustes dans le passé, veut s’approprier certains territoires, considérés de droit ou contiennent des richesses stratégiques plus ou moins importantes (minerais, hydrocarbures, eau…).

Avec le progrès rapide des différentes technologies de pointe, la géopolitique des temps modernes est appelée à s’adapter aux différentes sources de conflit pour les anticiper à l’avance. Car,  les chercheurs qui ont pris l’habitude de traiter  des analyses liées aux matières de première nécessité ou  stratégique tel que l’eau et les différentes sources d’énergie, seront obligés d’ajouter aux frontières traditionnelles (terrestre, maritime et de l’air) de l’Etat la nouvelle limite de  l’espace.

Même si l’espace est considéré loin, illimité  et vague par rapport  aux autres frontières, il va devenir une source de conflit au 21ème siècle. Il sera primordial pour les Etats de faire face à l’hégémonie de certaines puissances, qui maitrisent les technologies informatiques capables d’entamer des cyberattaques, de brouiller les communications des satellites ou même les  détruire à distance. 

Par ailleurs, la géopolitique, qui est de retour avec un grand poids sur l’orientation des décisions,   choisie souvent la puissance maritime. Ce volet à l’origine défendu par les courants  du  Royaume Uni, puis plus tard par ceux des EUA, est de plus en plus approuvé par les autres puissances, qui aspirent à la projection de leurs forces ou défendre partout leurs intérêts .

 Autre que la Chine qui « est novice en la matière par rapport au Royaume-Uni, plusieurs Etats comme la France, la Russie, l’Allemagne [3] et la Turquie accordèrent assez d’intérêts aux forces navales et à leurs infrastructures.

Ces puissances renforcent leurs potentiels en différents navires de guerres capables de leur procurer plus de puissances et d’indépendances lors des projections de forces. En plus des sous-marins et des porte-avions construits ou en cours, les forces chinoises et russes donnent des priorités à la signature de contrats «  gagnant-gagnant », selon leur termes, en vue de louer des bases capables d’héberger leurs forces et matériels de guerre. La Russie a déjà acquis une base dans les territoires syriens en méditerranée et en cours de location d’une base proche du Port-Soudan en mer Rouge. La Chine et la Russie veulent à tout prix arrêter l’élargissement de la carte de l’OTAN qui ne cesse d’approcher leur voisinage.

Avec l’entrée de la Chine et  d’autres puissances émergentes l’ordre unipolaire et l’unilatéralisme  des EUA, laisserait surement la place à un monde  multipolaire  dans lequel les intérêts géoéconomiques et géopolitiques pourraient être à l’origine du désordre dans plusieurs régions du monde.

 A cause  du mauvais partage des espaces par les puissances coloniales, des traités pourraient faire des recours de révision. Car, considérés réalisés à tort, ils donneront l’occasion d’être à nouveau sources de  conflits sur les frontières territoriaux et maritimes , qui pourraient déclencher aussi  des guerres économiques , des guerres de l’eau, des conflits sur les sources d’énergie  et autres nouvelles formes de convoitises .

Bref, La communauté internationale, l’Assemblée Générale des Nations Unies avec son Conseil de Sécurité  demeurent  ligotés et inactifs face à certains problèmes, qui ont perduré dans le temps. La légitimation de l’ONU est mise en doute à l’instar de la SDN, sa sœur qui l’a précédée au début du 19ème siècle.

N’ayant pas les moyens de l’être, l’ONU, n’a  jamais constitué un gouvernement mondial. Elle a été créée pour remplacer la défunte SDN et garantir l’application des législations internationales approuvées par les Etats membres, puis éviter le désordre ou la loi du plus fort. Néanmoins , ses limites sont nombreuses et des Etats commencent à lui tourner le dos. Est-ce le moment de la réformer ou la moduler selon les nouveaux défis du moment? Sinon s’affaiblira t-elle à l’instar de la SDN?

En somme, la géopolitique est perçue comme  un savoir particulier de lecture méticuleuse  et d’analyse  des cartes permettant d’avoir une idée synthèse , nécessaire afin de comprendre ce que présente en matière d’intérêts divers, les différents  espaces, avant d’en tirer un bénéfice ou une conclusion.

L’étude doit avoir à sa proximité des outils  lui permettant d’être méthodique et saisir aisément les phénomènes ou les énigmes, qui entourent les espaces territoriaux  étudiés ou les matières stratégiques devenues sujets et raisons d’être de la géopolitique.


[1] Le terme, qui désigne alors la science qui étudie les rapports entre la géographie des Etats et leur politique, fut en effet créé par Rudolf Kjellén, professeur de sciences politiques suédois, au début du XX° siècle (Stormakterna, 1905).

[2] Là il ne faut pas confondre   le droit des espaces qui est une discipline du droit international public et le droit spatial .Dans tous les cas les deux ont leur propre géopolitique

[3] L’Allemagne dont l’industrie militaire a atteint un haut niveau technologique  a, à  travers  le parti de la Chancelière Angela Merkel  signalé au cours des élections de 2013, que le pays pourrait recourir à la force militaire afin de défendre ses intérêts à l’extérieur de ses frontières. D ‘ailleurs, en plus du partenariat dans le domaine de la recherche en matière l’industrie militaire avec certains Etats de l’UE,   les équipements militaires majeurs , terrestres et maritimes,  ont une bonne renommée sur le marché international  de l’armement .