Chers et fidèles lecteurs:
Comme il l’a été commenté auparavant, le nouvel ordre international espéré par les nouvelles puissances et les Etats du grand Sud est en cours. Mais, pour construire un monde multipolaire, il faut encore des sacrifices pourtant les crises sont en montée vertigineuse. La géopolitique internationale se détériore de jour en jour. Rien n’a changé dans le conflit entre l’Ukraine et la Russie. La guerre ressemble de plus en plus dans son ampleur à celle vécue par l’Iran et l’Irak et qui a duré une décennie. On a ajouté aux missiles, à l’artillerie de campagne, au renforcement du génie et aux attaques des positions, des opérations effectuées par drones. Pourtant, chaque pays se vente de posséder des systèmes fiables de surveillance aérienne.
La communauté internationale est divisée entre pour et contre et les prises de positons différent comme si c’était un monde bipolaire. Au sud le continent africain continue en tant que laboratoire, de payer les frais des rivalités entre l’Occident et les nouvelles puissances émergentes qui défendent le système multipolaire.
Le Niger vient de s’ajouter à la liste des pays du Sahel, concernés par le changement de régime. A part le Burkina Faso, le Mali et la Guinée Conakry qui ont reconnu ouvertement leur soutien au nouveau locataire de Niamey, la France, les Etats de la CEDEAO et certains Etats africains, ne veulent pas reconnaître le nouveau pouvoir. Les menaces vont jusqu’à l’organisation d’une intervention militaire pour restaurer un régime élu par les populations. Mais, ce n’est pas une solution.
Au contraire c’est un nouveau théâtre inutile qu’on va créer. La crise alimentaire est à la porte, si les aides russes en céréales n’arrivent pas à temps. On aurait dû il y a longtemps, chercher une voie diplomatique, accompagner la région par des grands investissements et la développer socio-économiquement, afin de ne pas arriver à ce stade.
La logistique qui pourrait être allouée à ce type d’opération doit être injectée dans les économies et contribuer à la lutte contre le terrorisme dans la région. La guerre serait fatale et coûtera cher aux deux camps. Sur le terrain les Armées du Mali et du Burkina Faso sont devenues plus aguerris qu’auparavant, suite à leur combat continu contre les groupes terroristes. Les Armées locales sont dans leur terrain et sont adaptés au climat de leur région géographique. Il ne faut pas éloigner aussi, la possibilité de voir les terroristes, au nom du Jihad, combattre côte à côte avec les forces régulières du Sahel.
Si la Gambie, qui est encerclée par le Sénégal a vite rectifié le tir, le régime du Niger, qui est soutenu en interne par sa population, pourrait tenter de tenir sa position, à condition qu’il soit aidé par les pays voisins, les puissances émergentes et pourquoi pas, par les Wagner.
Le Niger a plusieurs frontières et la majorité sont poreuses. Nul ne sait, par où vont venir les soutiens et les appuis. Les intervenants de l’Afrique de l’Ouest et d’ailleurs jouent avec le feu et risquent d’ouvrir un autre front qui sera difficile à contenir.L’autre danger c’est que le Niger est l’un des maillons les plus faibles en Afrique et les sanctions contre le régime pourraient l’anéantir. Les jeunes politisés pourraient choisir de se faire recruter par les groupes terroristes au lieu de soumettre à une intervention étrangère, qu’ils qualifient d’ingérence.
Déjà la moitié de l’électricité utilisée provient du Nigeria et la grande partie des produits de consommation est importée de l’extérieur. Parallèlement, ceux qui vont le soutenir pourraient trouver des solutions fiables pour contourner la majorité des sanctions. Face à l’Occident, certains pays des BRICS pourraient lui prêter main forte.
Le monde continue de tourner à l’envers et dans le combat pour la liberté chacun des antagonistes essaie de de justifier au reste qu’il n’est pas le méchant. Je vous laisse l’initiative de déchiffrer l’actualité internationale. Mais, ne vous précipitez pas de choisir votre camp. Car, il vous faut assez de temps pour connaître votre vrai ami et prendre votre position. Tout compte fait, c’est le peuple nigérien qui paye le lourd tribut.
Dans ce numéro de août 2023 , on trouve une analyse sur les défis attendus par les économies nationales et une autre approche concerne la suite du dossier dédié à la Lybie. Par la même occasion, un article très intéressant sur l’histoire du Royaume du Maroc dont les territoires ont été amputés à tort. Pour ne plus demander leur récupération on a instauré la règle de l’intangibilité des frontières au sein de la Charte de l’OUA. Et bien sûr cela arrange en plus des puissances coloniales, tous les Etats qui sont nés de la colonisation et qui n’ont ni histoire, ni la qualité d’Etat- nation.
Bonne lecture.
Zakaria HANAFI
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HANAFI ZAKARIA Docteur en relations internationales, conférencier et expert en géopolitique et sécurité de défense.
Un article synthèse, qui reflète pertinemment les tenants et les aboutissements de la situation chaotique multidimensionnelle,qui prévaut à l’échelon aussi bien regionale au internationale
Sans. doute aucun , cette réflexion produite par un Professeur qui cumule une panoplie d’expériences avérées
Bon courage