Opportunité pour le Maroc ?

Dans son traité constitutif, la ZLECAF consiste dans la mise en place d’un marché unique et les services facilité par la circulation des personnes afin d’approfondir l’intégration économique du continent africain. L’objectif stratégique est le renforcement de la compétitivité des États parties.

53 Etats ont signé cet accord ce qui dénote de la volonté collective des États du continent afin de tout mettre en œuvre pour raccourcir le gap de développement entre le continent africain et le reste du monde. Le monde d’aujourd’hui offre en effet de grandes opportunités économiques et stratégiques qu’il faudrait saisir.

Plus concrètement, la Zlecaf constitue un moyen institutionnel visant à faire face au défi que constitue la multiplication des organisations régionales qui se chevauchent au niveau africain. En effet, l’intégration économique dans le continent africain a toujours un caractère segmentaire. Plusieurs facteurs ont retardé toute tendance pour la création d’un marché commun, voire d’un espace économique. En effet, le manque de maturation des systèmes politiques et économiques mais également des mécanismes de coopération continentale ne peuvent que rendre ce vœu difficilement réalisable.

Le projet de la ZLECAF constitue ainsi un véritable accélérateur pour le lancement d’une véritable dynamique de l’intégration économique en Afrique semblable aux grandes tendances mondiaux. En effet, la majorité des continents connaissent des dynamiques d’intégration économiques qui, en dépit de certaines difficultés, ont

L’Afrique dispose de certains atouts stratégiques qui ne devraient pas être marginalisés et qui peuvent permettre aux États du continent de dépasser les états de léthargie :

  • Dynamique démographique à travers des populations de plus en plus jeunes
  • Un marché de plus d’un milliard d’êtres humains.
  • Une certaine fraicheur historique, dans la mesure où contrairement à d’autres zones géographiques, la majorité des pays d’Afrique ne souffrent pas d’une certaine usure économique.
  • Un territoire très riche en ressources naturelles (minières, agricoles et hydrauliques)
  • Position géographique sur les grands axes commerciaux planétaires (notamment l’Asie de m’Est et l’Europe.

C’est ce potentiel qui fait d’ailleurs que le continent fait l’objet d’une grande compétition entre les grandes puissances. La Chine se présente de plus en plus d’ailleurs en tant q qu’acteur majeur sur le continent qui risque de devenir un espace de compétition géostratégique. L’Afrique ne saurait permettre qu’elle devienne un simple objet de compétition. Elle doit prendre son destin en main, et s’imposer dans ce monde en pleine mutation.

Le projet de zone continentale de libre échange constitue en effet le métronome de toute une vision qui porte les espoirs de centaines de millions d’Africains, pour une vie meilleure. Le Maroc a d’ailleurs manifesté à plusieurs reprises son soutien total à cette initiative et sa totale disposition à contribuer à la réussite de ce chantier stratégique.

Cette position marocaine est en cohésion avec les grandes orientations stratégiques du royaume. En effet, le Maroc se doit de prendre un certain leadership dans le processus d’activation de ce chantier. L’état de lieu actuel milite pour cette prise d’orientation :

  • Maroc chantre de la coopération sud-sud : depuis des décennies, le Royaume s’était positionné en tant qu’acteur incontournable de cette dynamique. En effet, face à la domination des grandes puissances sur les échanges commerciaux mondiaux, le Maroc n’avait pas hésité à appeler à une dynamisation de la coopération économique sud- sud dans l’objectif de renforcer les complémentarités et pour une meilleure prise en compte des intérêts des pays du sud. D’ailleurs, cette orientation s’est renforcée depuis l’accès au trône du Roi Mohammed VI. On se rappelle dans ce cadre de la dynamique du groupe des 77 + la Chine
  • Le Maroc s’est tourné de manière définitive vers l’Afrique. Sans se tarder sur le développement spectaculaire de la présence économique sur le continent, il est lieu de signaler que cette dynamique marocaine pourrait atteindre ses limites dans l’absence d’un cadre global incitatif tel que la ZLECAF. En effet, malgré les efforts consentis, le rythme du développement des échanges commerciaux avec le continent n’est pas assez rapide pour pouvoir exploiter tout le potentiel existant. Si ces échanges ont connu une progression annuelle de 9.5% entre 2000 et 2019, ils ne représentent pas plus de 6.9% des échanges commerciaux du Royaume (7.7% des exportations du Maroc).
  • Le Maroc avait cherché à contourner la léthargie de l’UMA en se rapprochant de la CEDEAO. La ZLECAF pourrait représenter une meilleure alternative pour le rayonnement économique et stratégique du Royaume.
  • La ZLECAF permettra d’ouvrir un marché potentiel de 1.2 milliards de consommateurs avec un PIB cumulé de 3000 milliards de dollars. Les enjeux sont énormes, mais les facteurs de blocage le sont aussi. Les facteurs d’insécurité qui demeurent dominant en Afrique pourrait retarder, voire miner tous ces efforts. Or, le Maroc a une occasion en or de contribuer de manière décisive à l’émergence de l’Afrique à travers ce chantier structurant.