Les BRICS[1] ont déjà exprimé leur intérêt pour l’adhésion de nouveaux membres qui partagent tous les critères économiques et politiques définis par les BRICS tels que la taille du PIB, la croissance économique, la stabilité politique et la démocratie, et qui adhérent aux valeurs et aux objectifs de l’organisation tels que le multilatéralisme, le développement durable et la coopération Sud-Sud. Les BRICS ont précisé que l’élargissement doit se faire de manière inclusive et transparente, afin de garantir que tous les membres potentiels soient traités de manière équitable. Bien entendu, l’élargissement pourrait renforcer l’influence de l’organisation sur la scène internationale.

Ainsi, le sommet des BRICS 2023, qui s’est tenu à Johannesburg, en Afrique du Sud, du 22 au 24 août, a été marqué par l’élargissement du groupe de six nouveaux membres : l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, les Émirats arabes unis, l’Éthiopie et l’Iran. Cette décision est une reconnaissance de la croissance économique et de l’influence croissantes des pays émergents dans l’économie mondiale. La rentrée officielle est prévue le 1er janvier 2024. Ainsi, après 20 ans d’existence, le nombre des pays membres est passé de 5 à 11 pays.


[1] Voir notre article « Les BRICS dans l’économie mondiale ».

Le sommet des BRICS 2023 a été un succès pour le groupe, qui a montré sa capacité à s’adapter aux changements et à répondre aux défis mondiaux. 

La liste des pays qui n’ont pas été retenus pour faire partie des BRICS est longue, et compte 19 pays parmi lesquels la Turquie et l’Algérie.

Ces pays ont tous postulé pour rejoindre les BRICS, mais ils n’ont pas été retenus pour diverses raisons. Certains pays n’ont pas satisfait aux critères d’adhésion, tels que le PIB par habitant, la part de l’économie mondiale et la contribution au commerce mondial. D’autres pays ont été considérés comme trop proches des États-Unis ou de l’Union européenne, ce qui n’est pas compatible avec l’orientation géopolitique des BRICS.

La Turquie n’a pas été retenue pour faire partie des BRICS pour principalement sa position géopolitique. En effet, la Turquie est un pays membre de l’OTAN, ce qui est incompatible avec l’orientation géopolitique des BRICS. Les BRICS sont un groupe de pays qui s’opposent à l’hégémonie des États-Unis et de l’Occident.

L’Algérie ne remplit pas tous les critères d’adhésion aux BRICS, tels que le PIB par habitant, la part de l’économie mondiale et la contribution au commerce mondial. En 2023, le PIB par habitant de l’Algérie était de 4 350 dollars, soit bien inférieur au seuil de 10 000 dollars fixé par les BRICS. La part de l’Algérie dans l’économie mondiale était de 0,2%, tandis que sa contribution au commerce mondial était de 0,6% et n’a pratiquement pas d’influence sur la scène internationale. Sans doute, ça était une grande déception pour l’Algérie.

Bien que l’élargissement offre de bonnes perspectives pour les BRICS, notons tout de même que l’élargissement pourrait complexifier la prise de décision et renforcer le pouvoir des grandes puissances.

De plus, les BRICS ont publié une série de recommandations, à savoir :

  • Appel à la coopération internationale pour résoudre la crise alimentaire et énergétique. Les BRICS ont appelé à une augmentation de la production agricole et à une baisse des prix des denrées alimentaires et de l’énergie.
  • Réaffirmation de l’engagement des BRICS à la lutte contre le changement climatique. Ils ont appelé à une action urgente pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et à une transition vers une économie verte.
  • Lancement d’une nouvelle initiative de coopération en matière de cyber-sécurité.  Cette initiative vise à renforcer la coopération entre les pays BRICS pour lutter contre les cyber-attaques.

Parallèlement à ces recommandations, les pays BRICS ont réaffirmé leur engagement en faveur de la coopération internationale et du multilatéralisme. Ils appellent à un monde plus juste, dans lequel toutes les nations ont la même voix. La proposition des BRICS montre leur volonté de jouer un rôle actif dans la résolution des défis mondiaux. Ils ont également souligné l’importance de la coopération entre les pays émergents pour stimuler leur croissance et leur influence dans l’économie mondiale.