Faouzi El Bantli, PhD – MBA Consultant Expert en gestion des risques & Chercheur E-mail : faouzi1429@gmail.com |
Le projet Stargate d’intelligence artificielle (IA) lancé par le Président Donal Trump est une initiative majeure qui souligne l’engagement des États-Unis à maintenir leur leadership dans le développement et l’infrastructure de l’IA. Ce projet de 500 milliards de dollars, est l’un des plus grands partenariats public-privé de l’histoire. Son ampleur reflète les ressources colossales nécessaires pour bâtir l’infrastructure des systèmes d’IA de prochaine génération. Le projet vise à construire un réseau national de centres de données et de supercalculateurs dédiés à l’IA d’ici 2029.
Dans la même perspective, le Président français Emmanuel Macron a annoncé le lancement d’un programme d’investissement de 109 milliards d’euros (112 milliards de dollars) visant à établir la France comme un acteur de premier plan dans la course mondiale à l’IA. Ce programme est complet et englobe l’infrastructure, l’énergie et l’innovation. La France exploite son statut de premier producteur d’énergie nucléaire en Europe pour soutenir ses ambitions en IA de manière durable. En allouant un gigawatt d’énergie nucléaire d’ici 2026, la France garantit des opérations IA à la fois économes en énergie et respectueuses de l’environnement, répondant ainsi aux préoccupations liées à l’empreinte carbone des systèmes d’IA à grande échelle.

D’autres pays, notamment la Chine et la Russie, ainsi que plusieurs autres nations, ont lancé aussi d’importantes initiatives en IA pour renforcer leurs positions dans le paysage mondial de l’IA.
La Chine est l’un des acteurs les plus agressifs dans la course mondiale à l’IA, avec une stratégie claire visant à devenir le leader mondial en IA d’ici 2030. La Chine a annoncé son ambition de bâtir une industrie de l’IA de 150 milliards de dollars d’ici 2030, visant à surpasser les États-Unis en capacités d’IA. Les entreprises chinoises étendent leur influence en investissant dans des startups en IA et en formant des partenariats en Europe, en Afrique et en Asie du Sud-Est.
La Russie a également fait de l’IA une priorité en mettant l’accent la défense, la santé et les transports. La Russie affiche les mêmes ambitions mais doit surmonter des obstacles tels que la fuite des cerveaux, l’accès limité aux technologies avancées en raison des sanctions et un écosystème technologique plus restreint comparé aux États-Unis et à la Chine.
L’Union européenne (UE) adopte une approche coordonnée du développement de l’IA axée sur l’éthique et la collaboration régionale et avec des Investissements de 20 milliards d’euros par an d’ici 2030, financés par les secteurs public et privé.
L’Inde voit l’IA comme un moteur clé de la croissance économique et du développement social. Avec son approche « L’IA pour Tous », l’Inde vise à démocratiser l’IA et à en faire bénéficier toutes les couches de la société.
Tandis que le Japon intègre l’IA dans sa vision d’une « super-société intelligente » avec l’utilisation de l’IA pour résoudre les défis sociétaux comme le vieillissement de la population et l’efficacité énergétique.
Le Canada veut s’est imposer comme un leader mondial de la recherche en IA. Trois instituts de recherche ont été établis dans les villes de Montréal, Toronto et Edmonton, devenant des centres mondiaux de l’IA. Ces instituts attirent des chercheurs de renommée mondiale et collaborent étroitement avec l’industrie pour transformer la recherche en applications concrètes.
Le Moyen-Orient, et en particulier les Émirats arabes unis (EAU) et l’Arabie saoudite, a reconnu le potentiel transformateur de l’IA pour diversifier ses économies, moderniser ses infrastructures et améliorer la qualité de vie de ses citoyens.
Les EAU ont été l’un des premiers pays du Moyen-Orient à adopter une stratégie nationale dédiée à l’IA allant même à créer le Ministère de l’IA, le premier du genre au monde, pour superviser la mise en œuvre de la stratégie. Les EAU ont établi des partenariats avec des leaders mondiaux de l’IA, tels qu’IBM, Microsoft et Google, pour développer des solutions adaptées aux besoins locaux. Le pays accueille également des événements internationaux, comme le « AI Everything Summit » pour promouvoir l’échange de connaissances et d’idées.
L’Arabie saoudite a intégré l’IA dans son plan de transformation économique et sociale, Vision 2030 qui vise à réduire la dépendance du pays aux revenus pétroliers et à diversifier son économie. Avec NEOM son projet phare, une ville intelligente de 500 milliards de dollars située dans le nord-ouest du pays. NEOM sera entièrement alimentée par des énergies renouvelables et intégrera des technologies de pointe, notamment l’IA, pour gérer ses infrastructures, ses transports et ses services publics. Le pays a créé la commission saoudienne pour les données et l’IApour superviser le développement et la mise en œuvre de la stratégie nationale en IA.
La course mondiale à l’IA s’intensifie, marquée par des investissements massifs et des stratégies nationales ambitieuses. La course à l’IA n’est pas simplement une compétition technologique, mais aussi une bataille pour l’influence économique, politique et stratégique. Les pays leaders dans ce domaine cherchent à tirer profit de l’IA pour renforcer leur compétitivité, sécuriser leur position sur la scène internationale et répondre aux défis du XXIe siècle. Chaque pays adapte son approche en fonction de ses priorités spécifiques, qu’il s’agisse de stimuler la croissance économique, de renforcer les capacités de défense, de promouvoir une IA éthique et responsable, ou de répondre à des défis sociétaux pressants. Ces initiatives, souvent interconnectées, façonnent non seulement l’avenir de l’IA, mais aussi son impact profond sur la société, l’économie et la géopolitique mondiale.
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HANAFI ZAKARIA Docteur en relations internationales, conférencier et expert en géopolitique et sécurité de défense.