Faouzi El Bantli, PhD – MBA

Consultant Expert en gestion des risques & Chercheur

E-mail : faouzi1429@gmail.com

L’OCDE, ou organisation de coopération et de développement économiques, est une organisation internationale composée de 38 pays membres. Elle a été créée en 1961 dans le but de promouvoir des politiques qui améliorent le bien-être économique et social des personnes à travers le monde. L’Union européenne participe aux travaux de l’OCDE, en accord avec le protocole additionnel de sa convention.

Selon le rapport de la dette mondiale 2024 de l’OCDE, le volume total de la dette publique et de la dette privée, fin 2023, les 100 000 milliards de dollars, soit un montant comparable à celui du PIB mondial.

Le montant total de la dette publique des pays de l’OCDE s’élevait à 54 000 milliards de dollars en 2003, soit une hausse de 30 000 milliards de dollars par rapport à 2008. Et, elle pourrait atteindre 56 000 milliards de dollars en 2024. Ainsi, la part des recettes publiques consacrée au service de la dette devrait augmenter en conséquence. En effet, les coûts moyens des emprunts souverains dans la zone OCDE sont passés de 1 % en 2021 à 4 % en 2023, tandis que les charges d’intérêts des administrations centrales en pourcentage du PIB n’ont augmenté que de 2.3 % à 2.9 % au cours de la même période.

Les marchés des obligations souveraines et des obligations d’entreprise ont connu une croissance significative depuis 2008. Et, les États et les entreprises doivent être conscients des risques critiques induits par cette forte augmentation des emprunts obligataires. Les émissions d’emprunts d’État dans les pays de l’OCDE devraient atteindre cette année un nouveau record de 15 800 milliards de dollars.

Les principaux détenteurs de la dette publique ou privée sont les investisseurs nationaux ou étrangers, les banques centrales et les institutions financières internationales. Les banques centrales des pays de l’OCDE, telles que la Réserve fédérale des États-Unis, la Banque centrale européenne, la Banque du Japon, la Banque d’Angleterre…, détiennent souvent une part importante de la dette publique de leur propre pays.

Le ralentissement de la croissance et la hausse des taux d’intérêt vont contribuer à cette hausse et on estime que la dette publique des pays de l’OCDE va augmenter d’environ 60% en 2040. En effet, une croissance économique plus faible que prévu peut entraîner des déficits budgétaires plus importants, car les recettes fiscales ne suivent pas le rythme des dépenses gouvernementales, ce qui peut contribuer à l’accumulation de la dette.

De plus, l’augmentation de la dette publique des pays de l’OCDE est aussi le résultat d’autres facteurs, notamment les dépenses publiques croissantes, les besoins d’investissement, les réponses aux crises économiques[1], la baisse des recettes fiscales, et les coûts croissants des soins de santé et des prestations sociales[2].

Les entreprises empruntent souvent pour financer des investissements dans de nouveaux projets, l’expansion de leurs activités ou l’acquisition d’autres entreprises. Les entreprises innovantes peuvent avoir besoin de capitaux pour financer des activités de recherche et développement visant à développer de nouveaux produits, améliorer les processus ou rester compétitives sur le marché. De plus, dans certains secteurs où la concurrence est forte, les entreprises peuvent être amenées à emprunter pour investir dans des technologies, des capacités de production ou des stratégies de marketing afin de maintenir leur compétitivité.

L’augmentation de la dette mondiale présente plusieurs défis. En effet, des niveaux élevés de dette peuvent rendre les pays vulnérables aux crises financières, car le remboursement de la dette peut devenir insoutenable, surtout en cas de ralentissement économique. Une crise de la dette dans un pays peut avoir une contagion sur d’autres régions du monde, provoquant une instabilité financière globale. De plus, les paiements d’intérêts sur la dette peuvent limiter la capacité des gouvernements à financer d’autres priorités telles que l’éducation, la santé et les infrastructures. Et, les économies très endettées sont sensibles aux fluctuations des taux d’intérêt, car des taux plus élevés peuvent accroître le fardeau de la dette et affecter négativement l’économie. Une dette excessive peut freiner la croissance économique à long terme en réduisant les investissements productifs.

La réduction de la dette mondiale et celle des pays de l’OCDE nécessite des stratégies et des politiques économiques efficaces. Cela exige une approche équilibrée et cohérente, combinant des politiques budgétaires responsables, la promotion de la croissance économique durable et la mise en œuvre de réformes structurelles.


[1] La pandémie de COVID-19 a conduit de nombreux pays de l’OCDE à augmenter leurs dépenses dans le cadre de plans de relance et d’interventions visant à soutenir les ménages et les entreprises.

[2] Dû principalement au vieillissement de la population dans de nombreux pays de l’OCDE.