La guerre d’Ukraine vient d’inaugurer une année sans arrêts de combats intensifs et violents. Pourtant les discours des antagonistes sont presque restés immuables ou presque. Le discours américain au sein de l’OTAN et ailleurs continue de désigner la Russie comme un pays agresseur et qu’il sera perdant dans cette guerre. Cette position est très défendue par les interventions de la majorité des responsables occidentaux y compris leurs médias. Le côté russe rappelle de temps à autre que sa cause est bien fondée et qu’il ne s’agit que de la dérive et du complotisme des Etats atlantistes. Mais jusqu’à présent en optant pour une guerre d’attrition les deux antagonistes semblent choisir la stratégie d’usure.
En effet, l’instar du voyage effectué par le président G.W. BOSCH junior en Irak et le président B. OBAMA qui à son tour s’est déplacé en Afghanistan, voilà après une année de conflit en Ukraine le locataire de la maison blanche, J. BIDEN s’est déplacé en Ukraine, en visite éclair, placée sous haute surveillance sécuritaire, avant de se rendre en Pologne. Il pourrait s’agir d’un défi aux autorités russes et une mise en confiance des ukrainiens.
Qualifiée d’invasion par le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres signale que cette guerre « a des conséquences dramatiques sur le plan humanitaire et des droits humains », puis constitue « une violation de la Charte des Nations Unies et du droit international » .Il juge que ses « effets se font sentir bien au-delà de l’Ukraine »[1].
Dans ce cadre, les Nations Unies ont lancé un appel d’aide humanitaire avoisinant les 5,6 milliards de dollars pour la population ukrainienne. Ce conflit est à l’origine du plus grand nombre de réfugiés depuis la Seconde Guerre mondiale, soit environ huit millions de personnes. Le Chef des droits de l’homme de l’ONU a signalé à son tour que plus de 8.000 civils ont été tués en un an de guerre en Ukraine et plus de 13.000 ont été blessés.
La scène internationale reste marquée notamment par la situation en République démocratique du Congo (RDC). Dans ce cadre, le 23-2-2023 un appel de fonds de 2,25 milliards de dollars a été lancé par l’ONU à titre d’aide humanitaire en faveur de la République démocratique du Congo (RDC), suite aux des déplacements de populations à l’Est du pays, engendré par une offensive des rebelles du M23 l’année dernière.[2]
Sans compter les besoins d’aides en Turquie et en Syrie suite au séisme, la République Centrafricaine, subit de plein fouet les répercussions d’une crise alimentaire. Un appel d’aide de 465 millions de dollars a été lancé pour un Plan conjoint de réponse humanitaire. Ainsi, la proportion de personnes souffrant d’insécurité alimentaire déjà très grave « devrait passer de 44 à 49% en 2023 selon le Programme alimentaire mondial (PAM) » et l’ONU signale que 56% des habitants dépendent de l’aide alimentaire internationale[3].
De même, les Nations Unies ont lancé, le 21-3-2023 un appel de fonds de 1,3 milliard de dollars pour venir en aide cette année à 2,2 millions de réfugiés du Soudan de Sud[4]. D’autres conflits ou crises dans le monde, ne sont pas cités ici, qui méritent toute l’attention et tous les efforts de la communauté internationale pour aboutir à leur dénouement positif. Mais les médias occidentaux se focalisent exclusivement sur le conflit ukrainien !
[1] Lire ONU Info l’actualité mondiale Un regard humain, sur ONU Info <unnews@un.org> du 22-2-2023.
[2] Idem.
[3] <Unnews@un.org> du 21-2-2023.
[4] Idem.
Zakaria HANAFI
Related posts
2 Comments
Laisser un commentaire Annuler la réponse
Catégories
- Economie (36)
- Editorial (22)
- Géopolitique (41)
- Histoire (23)
- interview (14)
- Non classé (4)
- Relations internationales (34)
- Strategie (36)
Rencontrer l'éditeur
HANAFI ZAKARIA Docteur en relations internationales, conférencier et expert en géopolitique et sécurité de défense.
Excellent travail Ssi Hanafi , continuez
Un sujet à la hauteur des aspirations avec son importance et les problèmes économiques laissés par cette guerre et qui la quittent encore. Merci Docteur pour ce magnifique article.