La crise énergétique que traverse actuellement l’Europe est due en premier lieu à la flambée du prix du gaz. En effet, la Russie grand acteur mondial en termes de production et principal fournisseur de gaz aux pays européens a dû réduire ses livraisons de gaz suite aux différentes sanctions économiques imposées par la commission européenne, de fait suite à la guerre en Ukraine et à la montée de l’inflation après la période post-Covid.

En Pologne, la quote-part du gaz russe avant la guerre était environ de 80%, de 40% en Allemagne et en Italie et de 20% en France.

Le transit du gaz russe par l’Ukraine est à son niveau le plus bas. Et comme représailles, la Russie a stoppé ses livraisons de gaz en avril 2022 à la Pologne et à la Bulgarie deux pays membres de l’Union européenne qui ont refusé d’effectuer les paiements en roubles

Mais, la Russie continue d’approvisionner l’Europe principalement par la voie des deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 reliant la Russie et l’Allemagne via la mer Baltique.

L’Allemagne a dû nationaliser son premier importateur gazier Uniper pour éviter sa faillite et l’impact systémique sur le marché d’énergie.

A cause de la pénurie du gaz et la baisse des stocks stratégiques, le contrat à terme néerlandais[2], la référence en Europe, est passé de 72 euros/MWh au 3 janvier 2022, à 203 euros au 29 septembre 2022.

De même pour l’électricité, le prix est passé de 85 euros/MWh début janvier 2022 à 278 euros/MWh à fin septembre. Ce qui n’est pas surprenant car sur la marché européen, le prix de l’électricité est indexé par rapport au prix du gaz. Ainsi, la facture énergétique chez les ménages et les professionnels s’est vue multiplié minimum par 3 fois en y rajoutant les différentes taxes mettant les gens en difficulté de paiement.

A l’approche de l’hiver, les différents gouvernements appellent leurs citoyens à réduire la consommation du gaz et d’électricité.  Tandis que les citoyens appellent leurs dirigeants à plafonner les prix pour éviter une crise sociale et économique de grande ampleur.

 Au niveau européen, la Commission européenne propose de plafonner une partie des prix de gros de l’électricité.  Les ministres de l’énergie se penchent sur une réforme structurelle pour dissocier les prix de l’électricité des cours du gaz.

Dorénavant, cette crise énergétique représente un réel risque systémique pour l’Europe. Et les pays européens vont devoir revoir d’urgence leur politique énergétique et leur stratégie de sécurité énergétique (approvisionnement énergétique, centrales nucléaires, énergies renouvelables…).


[1] Lire notre article « Vers la guerre des monnaies »

[2] Dutch TTF Gas Futures