Cette forme de guerre des étoiles nous rappelle celle de l’Irak de Saddam contre Israël avec des missiles balistiques. Dans cette tension l’Iran a introduit en plus des missiles, les drones et ce malgré la grande distance qui la sépare avec son antagoniste. Encore une fois l’Iran se trouve seule sans soutien étranger, à l’instar de l’Irak qui s’est trouvé face à une forte coalition occidentale. La majorité des puissances ont été contre cette réaction qualifiée d’irresponsable.

Certes, le comportement de l’Iran face à Israël pour venger l’attaque de son consulat en Syrie, le début avril 2024 montre bien qu’avec une variété de systèmes d’armes on a pu dévoiler des anomalies liées à la non dilatation de l’espace stratégique et à la mauvaise appréciation des distances, qui séparent les deux adversaires. Ces missiles et drones pouvaient être utilisés par les milices affiliées au régime de Téhéran pour cacher leurs défauts. Cette fausse alerte d’une escalade régionale n’a pas permis à l’Iran, en termes de géostratégie de mettre sous son contrôle l’espace israélien, qui est resté fermé et impénétrable.

L’attaque de drones ou même en missiles balistiques n’est qu’une action limitée dans l’espace-temps. Le régime iranien a voulu mener une guerre psychologique contre un ennemi, déjà habitué aux tensions avec ses voisins arabes depuis 1948. Les attaques iraniennes ont encore laissé les populations israéliennes éveillées toute la nuit comme à l’accoutumée. Mais réellement, la résilience israélienne s’est beaucoup développée et la confiance dans les forces de défense est revenue, après avoir été mise en doute suite aux affrontements avec les combattants du Hamas.

La leçon à garder de cette démonstration de force montre bien que la technologie occidentale et particulièrement israélienne dépasse de loin ce que ne cesse de défendre les iraniens. Les drones iraniens se déplaçaient très lentement et découverts par rapport à ceux des Etats Unis d’Amérique et d’Israël. Même les populations de la Jordanie, de la Syrie et de l’Irak ont été témoins de la traversée des drones iraniens qui faisaient plus de bruit et moins efficaces, par rapport à ce que croyaient les analystes et les propagandistes.    

Pour ce qui est des missiles de croisière, malgré leur portée qui est estimée à 4000 kilomètres et une vitesse supérieure aux drones iraniens soit, entre 800 et 1000km heures, on n’a rien vu de concret sur le terrain. [1]Donc, l’effet de surprise qui est un facteur stratégique dans ce type de réaction a été complétement négligé. On dirait que les iraniens ont demandé aux USA l’autorisation de cette frappe en leur disant qu’ils allaient attaquer !  Les combattants du Hamas ont su bénéficier de ce facteur et les égyptiens ont fait de même pendant la guerre d’octobre de 1973.  

On a donné le temps nécessaire aux forces de défense israélienne de se préparer et demander le soutien des amis. Le moment n’est pas bien choisi car les flottes et les bases des pays alliés ne sont pas loin et sont là pour soutenir ouvertement l’Etat hébreu en cas de grand conflit régional. Ce n’est plus les années soixante ou soixante dix lorsque le soutien se faisait en cachette.

Les renseignements fournis par les USA ont été très bénéfiques pour bien anticiper l’entrée des engins et les intercepter. Certains ont été abattus dans les territoires arabes voisins[2]. Aussi, les avions de combat anglais, français et américains [3]ont bien participé à la chasse des drones et des missiles balistiques.   

On dirait qu’on annonçant cette attaque on voulait juste faire plaisir à la Garde révolutionnaire et les milices qui lui sont affiliées dans le Moyen-Orient. D’ailleurs, quelques heures après le chef de la mission permanente iranienne au sein de l’Organisation des Nations Unies, déclara l’opération « close ».  

L’Iran pouvait compter sur les milices chiites de proximité pour mieux cartonner, ne pas divulguer ses faiblesses et économiser ses moyens. Les harcèlements des milices chiites avec des 122mm du Hezbollah et les frappes de drones et de missiles des Houthis yéménites et des milices irakiennes pro iraniens étaient largement suffisants comme riposte, pour brouiller le dôme de fer et exercer des pressions sur le gouvernement israélien. Car, en fin de compte tous ces systèmes d’armes engagés n’ont été qu’un gaspillage inutile sans perte du côté israélien.  

Cette action a bien montré les limites de de l’industrie militaire iranienne. Déjà l’Iran souffre d’un manque de moyens antiaériens. Son territoire est souvent exposé aux frappes. Une riposte musclée d’Israël pourrait couter cher au régime de Téhéran. Cette fois-ci ce sont les centres stratégiques qui vont sauter et pourquoi pas les sites nucléaires ?  

Ceci montre aussi qu’un bombardement stratégique israélien, par surprise pourrait rendre de plus en plus difficile la collecte et le traitement de l’information. Il ne sera pas aussi aisé de maitriser la population et en particulier les opposants au régime. Un affolement total pourrait pousser   la république islamique à vivre une instabilité ou   une incertitude totale.


[1] L’agence IRNA n’a cessé de parler du Missile balistique KHEIBER qui porte 1500 kilos de charge explosive et a une vitesse Mach 16 en dehors de l’atmosphère et Mach 8 dans l’atmosphère. Pourtant aucun tir avec ce missile n’a été cité.

[2] En Syrie, Irak et Jordanie.

[3] La Jordanie a déclaré défendre son espace aérien. Donc le pays a aussi participé à l’interception et la destruction des engins iraniens.