La France ancienne puissance coloniale et économique n’a pas planifié de changements dans sa politique interne et externe. Plusieurs colonies d’Asie ont volé avec leurs propres ailes et sortis du sous-développement. Même les anciennes colonies anglaises et néerlandaises ont enregistré un pas géant dans le développement. Par contre, après plus de soixante ans d’indépendance la majorité des Etats africains sont endettés malgré la richesse de leur sous-sol. Les cadres des pays considérés amis font la queue et voient leurs visas refusés.
I- La crise française interne porteuse de difficultés sociocommunautaires
La France modèle démocratique, de stabilité et maillon fort de l’UE et de la politique internationale passe par des moments difficiles. Déjà en crise économique avant l’apparition du coronavirus, elle est surprise par le manque de moyens sanitaires comme plusieurs pays de l’occident.
L’inexistence d’une réserve stratégique de masques, le manque d’appareil respiratoire et l’absence d’un vaccin français contre la pandémie ont approuvé la thèse se basant sur le fait, qu’il y a un dysfonctionnement dans le système de recherches scientifiques et dans la gestion de la crise sanitaire.
Les dépenses publiques financées par l’emprunt à cause de la pandémie est une menace qu’on ne peut y faire face. Elle peut mener à la faillite. Sinon est-il prévu un remboursement de la dette publique, pour une date lointaine ?
Dans tous les cas la situation financière en France n’est pas stable comme auparavant. Le gouvernement doit revoir sa politique financière pour payer ses dettes. Car, il n’a d’autres choix que de réduire ou rationaliser les dépenses publiques selon les priorités, d’optimise au maximum les recettes, en augmentant les impôts, en procédant à la privatisation de certaines firmes publiques ou via le commerce international et sinon, en faisant appel à d’autres secteurs, qui participeraient au redressement de la situation.
Depuis l’année 2019 la France a connu des soulèvements populaires qui ont mis les barricades et le feu partout dans les villes. On dirait que la France est secouée par les événements qu’a connus, pendant les années quatre-vingt, le Royaume-Uni avec l’arrivée au pouvoir de Margaret Thatcher[1] première ministre de l’époque.
Certains pessimistes comparent le degré de violence et l’intervention policière à celui du printemps arabe de 2011. Depuis les événements de la nuit des barricades, du 10 mai 1968, jamais le pays n’a connu ce type désarroi populaire.
Les gilets jaunes ont duré dans le temps et ont été soutenus plus tard, depuis le premier mai 2020, dans la clandestinité et des fois ouvertement par les « black blocs » usant de la violence face aux projets politiques. Habillés et masqués en noir ces anarchistes sont de nouveau descendus violemment dans les rues, à la fin de la même année, afin de réviser la décision politique qui veut instaurer une loi de sécurité globale[2].
Les réclamations des différentes couches sociales, communautaires[3]et même les intempéries ont eu leur part dans la déstabilisation du pays. L’égalité du genre n’a pas échappé aux sorties en masse des femmes touchées par la violence des hommes. Les communautés juives se plaignent de l’antisémitisme exprimé par certains musulmans et aussi particulièrement par l’extrême droite de souche française.
Autres que les gilets jaunes se manifestant dans les rues, au sein d’un drapeau multicolore réunissant asiatiques et africains avec différentes confessions on signale, environ six millions de musulmans de différentes nationalités et de races qui défendent leur religion face à la liberté prise à l’envers pour les toucher dans leurs croyances et leurs traditions[4]. S’agit-il de l’Etat dans l’Etat tel que le signalait Richelieu ? Est-ce qu’on a besoin de Louis XIV pour instaurer l’unicité de l’Etat ?
La liberté d’expression qui ne prend pas en compte ce qui est sacré pour les autres n’est pas approuvée par les Etats du monde. Pourtant les musulmans français se sentent offensés dans leur croyance et des incidents isolés continueraient de salir l’image de l’islam et de l’extrême droite. La politisation de l’islam par les musulmans et par ceux qui n’ont pas compris les valeurs de cette religion vont être à l’origine de l’instabilité et des malentendus au sein de la même société française.
Avec la montée rapide du communautarisme et de la violence en France, on assiste désormais à un déclin difficile à surmonter et qu’on ne peut facilement éviter. Le retour des anciennes équipes, bien que non écoutées par le peuple, soit des partis traditionnels de droite tel le parti républicain ou socialiste devient plus nécessaire, afin d’encadrer une population divisée et touchée en plein fouet par la marginalisation et la pauvreté.
Dans ce désarroi interne et des malentendus politiques graves avec les pays alliés d’un côté, les anciennes colonies et les puissances montantes d’un autre côté vient s’ajouter les crimes de l’église qui n’a pas échappé au déclin provoqué par les centaines de milliers de cas de « pédo-criminalité ». Plusieurs personnes se sont manifestées pour signaler les violences d’abus sexuelles envers les enfants et dont les premiers responsables sont les représentants de l’église. Peut-être il est temps de découvrir d’autres vérités sur les secrets entre les personnes et l’église.
Depuis les trois dernières années, la descente des mécontents dans les rues, accompagnée de la confrontation violente avec la police, n’est plus une affaire des Etats du tiers-monde ou des pays non démocratiques. Car, même les puissances démocratiques ont été contraint de mater par la force certaines insurrections inhabituelles. C’est le cas des EUA, de l’Allemagne, la France, l’Espagne, ainsi de suite.
II- Une géopolitique française plus exposée aux risques
Dans ces querelles inter-français et ceux touchant les intérêts géopolitiques de la France, des uns et des autres, membres de l’alliance et ceux des autres traités ad- hoc ou passagers, certains Etats autres que les chinois, les russes, les turques et les membres du gouvernement de la droite italienne voient avec mauvais œil la présence française en Afrique [5] et au Moyen-Orient.
Par voie officielle, l’axe sino-russe, la Turquie et certains membres du gouvernement italien critiquent ouvertement les politiques coloniales françaises dans le monde[6]. En méditerranée orientale la Syrie ancienne colonie française est devenue sous la protection de la Russie.
Les visites successives au Liban du président français et les réunions avec les partis politiques libanais est un signal fort de doute de perdre l’influence de la France sur cet Etat possédant des potentialités importantes de gaz. D’ailleurs, la relation d’intérêt franco-libanaise est ancienne.
Il y a lieu d’éclaircir que, se considérant avoir des droits historiques depuis les croisades, la France avait dépêché une importante force navale pour réprimer les massacres de chrétiens en 1860, pourtant le territoire était sous souveraineté ottomane. Par cet incident, la France accorda au Mont-Liban le statut de semi-autonome.
Pour sauver ce qui peut la France intervient au Liban afin de le soutenir financièrement et veiller sur ce qui reste de ses intérêts dans la région. Certaines puissances économiques ne veulent plus tolérer les obstacles, que leurs investisseurs trouvent dans les anciennes colonies françaises.
On considère de plus en plus que dans la géopolitique du 3°millénaire, la tutelle coloniale n’a pas lieu d’être et la liberté économique des Etats doit être respectée, telle que le veut les législations nationales et internationales.
III-La France face aux convoitises
Les investisseurs nationaux et internationaux doivent avoir la même chance que les anciens colonisateurs. La Russie et la Chine ont signalé ouvertement leur opposition face à la France, en ce qui concerne la priorité accordée aux entreprises françaises dans les marchés publics des anciennes colonies et dans la politique monétaire qui oblige certains pays francophones à toujours dépendre du pays colonisateur et faire usage du Franc des Colonies Françaises d’Afrique (FCFA), qualifiés par certains économistes de frein de développent de l’Afrique subsaharienne.
Ainsi, au nom de la coopération et l’ouverture des marchés, on assiste à des sommets Afrique –Chine, Afrique Russie, Afrique- Japon et récemment Afrique Allemagne et autres. Pour faire face à ces réunions, il se pourrait que le président français se soit rendu du lundi 4 au mercredi 6 novembre 2019, en Chine pour signer des accords économiques, qu’on qualifie de dialogue stratégique avec la Chine.
La France est le premier Etat à avoir reconnu la Chine populaire en 1964. Néanmoins, il parait que derrière ces visites une année après l’autre, le négoce chinois est et en montée en Afrique Australe et de l’Ouest, chasse gardée depuis la colonisation et qui pourrait nuire aux intérêts géopolitiques français.
Dans le même sillage, la décision française de taxer les grandes firmes du Net américaines GAFA a eu une riposte immédiate des EUA qui, à leur tour augmenté les impôts sur certains produits français (vin, champagne, fromages, cosmétiques…). Pourtant il est estimé que les GAFA sont imposés à hauteur de 24% soit 1% plus que la fiscalité moyenne relevée au sein de l’OCDE.
Pour confirmer la puissance en hausse de ses firmes internationales, les GAFA ont décidé en janvier 2021, de diversifier leurs activités en introduisant les services bancaires, sans s’inquiéter de ce qui pourrait endommager les banques déjà existantes depuis très longtemps. Les banques françaises, à l’instar des institutions financières des autres pays, pourraient courir le risque de voir leurs activités en déclin par rapport au passé. Dans tous les cas quelle que soit l’évolution de la situation, la France ne pourrait guère mener seule la campagne contre cette catégorie de firmes internationales. Le reste des Etats européens sont conscients qu’ils ne peuvent rien faire dans ce combat. Car, il y a beaucoup de fronts qui sont ouverts avec peu de moyens.
Dans cette guerre commerciale, la France perdra plusieurs milliards de dollars, au moment où ses dettes dépassent les 2000 milliards de dollars[7] avec une crise interne difficile à supporter par le gouvernement. Une solution provisoire a été adoptée par les autorités françaises recommandant le report et le renvoi de la taxe sur les GAFA à une date ultérieure et attendre la décision de l’OCDE en la matière. Chose faite, le Conseil d’État vient de permettre à la France de mettre en place une « taxe GAFA ».
IV-Le malaise avec le voisinage continental
En effet, la France continue de prendre la parole au nom d’une Europe désunie, sans gagner de paris. Les principaux partis politiques n’ont pas la même vision politique en ce qui concerne la guerre en Ukraine que la présidence. Néanmoins, le chef de l’exécutif français reconsidère sa politique avec la Russie pour trouver un canal d’entente sur la Syrie, la crise ukrainienne, le nucléaire iranien et d’autres dossiers en instance telle que la présence russe qui a touché au fond les intérêts français en Afrique (l’Algérie, la république centrafricaine, le Mali, le Niger et autres).
Au départ, ce dernier point touchant les intérêts n’est pas signalé ni par la diplomatie ni par la presse française. Néanmoins, la France sans ressources des anciennes colonies, particulièrement africaines, va non seulement boiter ou sombrer, mais pourrait perdre son statut économique dans le monde[8].
La France pays défenseurs des valeurs humaines et de la démocratie, continue de fermer les yeux, vis-à-vis de certains Etats qui pratiquent la répression politique et la violence en Afrique , par intérêt géopolitique et géo-économique (Importation d’énergie avec des tarifs préférentiels, acquisition de marchés sans concurrence[9], vente de matériels majeurs militaires…). Par contre, la France ne fait pas de même avec la Russie, qui considère les déclarations de la France et d’autres pays alliés comme une ingérence dans sa politique interne.
Tout en essayant de sauver la grandeur d’une Europe, qui a toujours dépendue du soutien transatlantique, la France se trouve seule face à une Turquie qui a su coordonner ses intérêts entre américains et russes. En tentant sa chance par l’initiative de Med 7 du 11 septembre 2020 à Porticcio en Corse[10], la France a encore une fois annoncé son soutien à Chypre et à la Grèce puis la possibilité de prévoir des sanctions contre la Turquie.
Encore une fois, il n’y a pas eu assez de poids pour arrêter les manœuvres et actions osées de la Turquie. Même si cette action favorise l’opinion européenne pour sanctionner la Turquie, il faut avouer que les recettes de l’exploitation de gaz l’emporteront avec le temps sur ce qui pourrait être décidé par l’UE.
La Grèce veut avoir une part importante des gisements d’hydrocarbures qu’engorge la mer méditerranéenne. Mais, elle a un déficit de force militaire par rapport à la Turquie. La Grèce est soutenue ouvertement et principalement par la France qui à part la dissuasion n’a pas les forces classiques suffisantes, ni les finances pour se projeter loin de ses frontières et faire face à la Turquie dans son terrain.
Et ce malgré que la France ait une industrie de défense très reconnue et destinée beaucoup plus à l’exportation. Alors que la Turquie a profité de son alliance avec l’OTAN et du régime militaire qui gouvernait le pays, pour construire une armée suréquipée, la France compte encore sur sa dissuasion nucléaire et n’a pas doté ses armées en entier du matériel de haute technologie.
A titre de comparaison entre les deux Etats riverains, la France a consacré un budget militaire[11] de 53 (MM$) en 2018, 52(MM$) 2019 et 48(MM$) en 2020.Par contre selon la mêmeédition 2020 de la revue Military Balance, la Turquie a consacré 08 (MM$) au budget militaire pendant les années 2018 et 2019 sans toutefois signaler le chiffre alloué en 2020.Pourtant, sans compter la présence de l’armée turque en Afrique du nord et en Asie, qui suppose plusieurs frais, on constate que ce pays a consacré beaucoup de son budget à la recherche du développement technologique de défense.[12]
En juin, 2021 la marine turque possédé actuellement l’Atmaca, qui est son propre missile de croisière antinavire de longue portée. La Turquie a aussi des corvettes appelées Kınalıada de classe Ada, l’une des plus récentes, également conçues et construites en Turquie.
L’armée de terre turque possède depuis 2018 des véhicules blindés armés de lances roquettes de fabrication locale. L’aviation turque dispose d’hélicoptères d’attaque fabriqués en collaboration avec les italiens et ont des redoutables drones qui ont confirmé leurs capacités en Lybie et en Azerbaïdjan.
D’autres équipements sont fabriqués par les sociétés turques et font l’objet d’exportation. La Turquie est parmi les rares pays autorisés à construire des chasseurs F-16 et les pièces détachées des avions de combat F35.
Par contre, la France, a dans son actif, quelques participations en Afghanistan ou au Proche-Orient. Ses interventions ont souvent concerné les territoires africains[13]. Elle a diminué les effectifs de ses armées après la chute de l’ex URSS puis renforcé symboliquement son personnel militaire pour maintenir l’ordre et la sécurité dans les villes, suite aux attentats terroristes de 2015. Son industrie de défense est importante et souvent destinée à l’exportation. En plus, la France a toujours été une force politico-militaire importante au sein de l’UE.
V-Un discours politique sans grand poids
Le président Emmanuel Macron a repris une diplomatie offensive en mettant en garde le mardi 23 mars 2021, les intentions agressives du gouvernement turc, et en les qualifiant de « tentatives d’ingérence » dans les élections présidentielle française prévues en 2022.
En rappelant le malentendu sur le séparatisme de l’islam qu’il avait signalé lors de son discours de l’automne 2020 , le président français a expliqué que la Turquie a exploité ses dires pour les mal interpréter et les utiliser contre lui lors des élections prochaines , à l’instar de ce qu’a fait Recep Tayyip Erdogan en 2017, lorsqu’il a demandé aux citoyens germano-turcs de voter contre le parti d’Angela Merkel .Il veut avoir une position clair de l’OTAN en ce qui concerne les agitations turques en mer méditerranéenne orientale.
Lors de ce même discours, le président français n’a pas été convaincu du réengagement turc dans sa relation avec la France, a conseillé le gouvernement turc, de choisir le dialogue pour ne pas « tourner le dos à l’Europe », recourir à l’extrémisme religieux et encore faire des mauvais choix géopolitiques.[14]
La Turquie a d’ailleurs a changé de ton tout en défendant ses intérêts, avant même le discours du président français. Les responsables turcs à tous les niveaux ont changé leur langage en chérissant les biens faits des relations avec l’Europe, en signalant leur disponibilité en vue de trouver une issue pacifique au conflit les opposant à la Grèce et en répétant leur appartenance géopolitique et stratégique traditionnelle.
Le gouvernement turc montre son choix religieux et ne respecte plus à cent pour cent la constitution du fondateur de la république Mostapha Atatürk, en ce qui concerne le principe de la laïcité. La montée de l’islam sunnite et son encouragement par les autorités nous envoie vers les débuts de l’apogée de l’Empire Ottoman au 16ème siècle.
Abondant dans le même sens, la France longtemps discrète, a pris position ouvertement avec l’Egypte dans le conflit libyen, face au gouvernement reconnu par la communauté internationale. Cet acte politique a été une erreur grave d’appréciation et mettait en risque ses intérêts menacés par ses amis et ses ennemis dans la région.
A l’instar de la Grèce, l’Egypte a acheté des avions Rafale et devenue un allié incontournable contre ce qu’on qualifie d’expansionnisme ou enfreint du droit international par la Turquie en méditerranée orientale. Néanmoins, la diplomatie française affiche, dans certains dossiers, une stratégie de cris d’alarmes sans rendement, que certains observateurs qualifient de diplomatie de grande gueule.
Certains des Etats qui longtemps se sont alignés sur les mêmes intérêts, offerts les milliers d’opportunités aux investisseurs et participés à la libération de la France contre les nazis, se voient humiliés suite aux refus de visas Schengen à leurs hauts cadres et étudiants. Par contre les citoyens français continuent de bénéficier de l’hospitalité marocaine. Par ces différents faits on se demande quand la France va changer ses comportements coloniaux ? Il est temps que la France soit en mesure de comprendre qu’elle n’est pas le centre du monde et que ses menaces géopolitiques[15] et géoéconomiques[16] ne font plus peur ni à ses amis ni à ses ennemis.
[1] Devenue premier ministre en 1979, elle a encouragé la privatisation, réduit plusieurs allocations familiales y compris celle du chômage et a instauré une politique d’austérité. Ceci lui a valu de faire face à des grèves et à la montée de la pauvreté.
[2] S’agissant d’une loi qui donne plus de pouvoir à la police nationale et aux différents agents de sécurité qui collaborent avec l’Etat. Contestée par plusieurs citoyens descendus dans les rues pour l’annuler, ils n’ont pas manqué d’entrer en conflit directe avec les forces de l’ordre et de les prendre en photos dans des mauvaises postures.
[3]L’ONU a condamné avec fermeté les actes de haine antimusulmane en France. Visiter lesite de l’ONU pour plus de détails.
[4] Les émeutes anti-françaises au Pakistan ont été très menaçantes et violents pour la communauté française résidant au Pakistan qui est considéré par l’Occident comme un Etat abritant des mouvements islamistes extrémistes violents comme les Talibans.
[5]Les moyens répressifs longtemps utilisés peuvent échouer face aux révoltes et aux insurrections. Les africains ont sûrement peur de l’exemple du printemps arabe. Mais, il y a un vent soufflant, qui peut devenir violent et risque de couper court à moyen ou à long terme avec les pays tuteurs afin que chacun puisse prendre en main sa destinée ou changer d’allié stratégique. Avec les exemples d’instabilité sociopolitique dans le monde, les régimes sécuritaires ont plus peur qu’auparavant. Car, les puissances non concernées par le partage des marchés et des richesses critiquent, au nom de la démocratie et de la liberté économique la gestion des Etats.
[6] Les mécanismes du 19ème et 20ème siècle ne sont plus en mesure de garder le statuquo et la mainmise des mêmes multinationales sur les richesses de certains pays africains. Malgré leur constitution raciale ou tribale, fragilisée par les hiérarchies sociales, crées par les colonisateurs et encouragées par les gouvernants, en vue d’avantager une entité sur une autre, l’implosion sociale pourrait avoir lieu à n’importe quel instant. Le sacrifice de la géographie sociale et la redéfinition des frontières tracées par le colonisateur ne constituent pas une bible sacrée. Au nom de la division pour mieux régner les grandes puissances pourraient encourager la naissance d’autres Etats, qui seront créés selon l’intérêt des différents acteurs internationaux (puissances et multinationales). C’est le cas récent du partage du Soudan en deux Etats souverains et qui pourrait encore donner l’exemple ou l’idée de créer un autre Etat au Darfour. D’autres acteurs des relations internationales s’abstiennent d’intervenir, et se contentent d’observer ce qui se passe en Afrique en encourageant l’application des processus démocratiques à la manière occidentale. Mais, l’intérêt de chacun des acteurs, prime souvent sur tout principe démocratique. Bien sûre, chacun défie à sa façon la législation internationale en matière de libertés publiques, pour privilégier son besoin géopolitique. Le partage des zones d’influence doit se passer au calme, dans les règles de l’art, et sans révolte ou insurrection populaire. Généralement, chaque puissance économique prend sa part du marché économique international, sans toutefois se mêler en entier aux affaires internes des Etats du tiers-monde sujet de mauvaise gouvernance. Cela n’empêche que le thermomètre de la chaleur populaire et pris en considération, pour soutenir n’importe quel changement pouvant améliorer le climat des affaires. Les dictateurs sont souvent ignorés par les puissances et les acteurs économiques internationaux lors de leur désistement ou leur licenciement par leurs propres populations. Par la même occasion l’histoire nous apprend que les régimes autoritaires sont là pour servir et non pour se faire le leader des pays pauvres ou entraver les intérêts des puissances gouvernementales et privées. Ces derniers, sacrifient de temps à autre les principes universels et l’application de la législation internationale au profit de la sécurité et de stabilité des pays sous-développés dont les ressources sont pompées.
[7] Selon plusieurs sources officielles la France dépasse ce chiffre en Euro et il lui est très difficile de rendre ses dettes dans l’immédiat.
[8] Ce sont des déclarations faites par les feu présidents François Mitterrand en 1957 et par Chirac après sa retraite de la vie politique.
[9] Une fois dans une soirée libre et détendue, un haut commis français est venu m’interrompre alors que je discutais avec un groupe américain. Il m’a dit sans préavis « vous les marocains vous êtes devenus les amis des américains, vous avez acheté des F16 Si vous n’achetez pas nos Rafales, il va vous arriver comme la Libye ». Calmement, j’ai répondu que les marocains n’ont pas les connaissances en ingénierie pour piloter ce type d’avions sophistiqués. Par contre nous avons achetés les TGV et les tramways. Puis, les chasseurs américains sont plus faciles à piloter. Une fois à table, on devait chacun dire un petit mot. Ayant souhaité la bienvenue en anglais et en français aux étrangers, une vingtaine de jeunes américains, dont quelques-uns qui ont entendu les mauvaises allégations du citoyen français, ont crié à haute voix et en français, en tapant les cuillères et les couteaux contre les plats, vive le Maroc et vive Mohammed VI. Là notre ami français est devenu pale et a compris que tous les américains au restaurant parlaient français et n’ont pas aimé son arrogance. Ce n’est qu’un cas parmi d’autres qui nuisent à la diplomatie française en Afrique.
[10] Med 7 est une alliance informelle, qui réunit en plus de la France les pays européens de la rive sud de la méditerranée. Il s’agit du Portugal, de l’Espagne, l’Italie, Malte, Chypre et la Grèce.
[11] Page103 de la revue Military Balance, édition 2020.Néanmoins, certaines sources non confirmées estiment que le budget militaire français est de 50 (MM$) pendant les années 2018 et 2019 puis 41,5 en 2020.
[12] Lire page 153 de l’édition 2020 de la revue Military Balance. Des informations sans preuves supposent que la Turquie a consacré pour le budget de la défense 14 (MM$) au cours des années 2018 et 2019 puis 13 (MM$) en 2020.
[13] Participation des forces françaises au Proche Orient devenue limitée en Irak et en Syrie. En Afrique, il s’agit au début de la Force Licorne en Côte d’Ivoire et des opérations de lutte contre le terrorisme au Sahel, en particulier au Mali et au Niger.
[14] « Évidemment. Il y aura des tentatives d’ingérence pour la prochaine élection. C’est écrit, et les menaces ne sont pas voilées », a déclaré Emmanuel Macron, interrogé dans le cadre d’un documentaire de l’émission C Dans l’Air de la chaîne de télévision France 5 sur le président turc Recep Tayyip Erdogan. Lire https://www.leparisien.fr/politique/macron-il-y-aura-des-tentatives-dingerence-de-la-turquie-dans-lelection-presidentielle-23-03-2021-7QMLW2Z7NBAXBLMYFBMULHIU5A.php visité le 26 mars 2021 à 19 hr 33
[15] Ce n’est pas la France seule qui doit décider des intérêts géopolitiques de ses anciennes colonies. Au contraire dans l’affaire du Sahara marocain, elle devait dire la vérité. Comment les archives écrits et audiovisuels montrent bien qu’avant le protectorat le Maroc n’avait pas les mêmes frontières qu’aujourd’hui et elle continue de faire l’observateur neutre.
[16] De quel droit la France a droit aux marchés publiques des anciens Etats colonisés. L’Etat est souverain d’acheter les trains à grande vitesse ou les avions de là où il veut.
Zakaria HANAFI
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HANAFI ZAKARIA Docteur en relations internationales, conférencier et expert en géopolitique et sécurité de défense.