Dans le conflit russo-ukrainien, tous les outils de la stratégie sont combinés. Les deux adversaires essaient de trouver le chemin le plus court, afin d’user des meilleures approches opérationnelles, capables de défaire ou de vaincre l’autre. Chaque antagoniste défend sa cause, ses intérêts et ses valeurs. La guerre d’attrition et d’usure sont devenus une option stratégique des deux camps. Tous vivent dans l’attente de la fin de cette guerre et nul ne peut spéculer sur son devenir. Les moyens pacifiques n’ont pas été retenus et l’affrontement hybride dépassé, ont abouti à une haute intensité qui n’a plus raison d’être.
En effet, tous les moyens de guerre classique et moderne sont permis, afin de gagner ce pari incertain. Certains Etats de l’Europe de l’Est, qui ont eu par le passé, des rancunes avec l’empire des Tsars et l’URSS, offrent leurs bases et refuges. Par contre, le grand soutien logistique vient des atlantistes.Dans ce conflit multiforme, la politique extérieure et la défense font campagne, ensemble afin de gagner les espaces et les délais. Car, la constitution d’alliances diplomatique, économique et de défense pourrait déboucher vers une grave crise économique et pourquoi pas une troisième guerre mondiale.
La veille diplomatique
En faisant le constat diplomatique des deux camps concernés par le conflit ukrainien, il faut prévoir les indicateurs ci-après :
De prime abord, lorsqu’on use du pouvoir du verbe, il faut veiller à ce que notre action diplomatique prenne en considération les valeurs qu’on défend en parallèle aux intérêts fixés. Les deux paramètres demeurent conjointement liés et ne doivent pas obéir à nos caprices ou montrer ouvertement notre appétit. Sinon, on est en train de créer une liaison purement mercantile.
Il est utile de démontrer que les intérêts défendus sont communs dans les relations bilatérales ou multilatérales. Dans le cas de la diplomatie officielle exercée par le pôle Occidental, on sent qu’en 2023, les dernières réunions du G7, de l’OTAN, de l’UE et les sommets tel que celui de sécurité de Munich et du G20[1] ne font que répéter les mêmes condamnations à l’encontre de la Russie. On continue de cotiser pour faire la guerre. On essaie de plaider la bonne cause et de condamner la Russie.
Ensuite, la diplomatie officielle avec ses différents niveaux hiérarchiques doit avoir les mêmes éléments de langage de façon à sauvegarder son leadership et de ne pas tomber dans les contradictions. Elle peut aussi épouser les convictions géopolitiques des pays amis ou alliés à la même cause. Là les diplomates, en plus des circulaires fixant les différentes prises de positions officielles du pays, pourraient prendre part à des séminaires ciblés, qui peuvent rappeler la position de leur chef hiérarchique. Au départ, la réaction des capitales occidentales n’était pas la même. Chaque pays voulait défendre ses intérêts et avait son propre discours. Ceci s’est répercuté sur la décision de soutenir militairement l’Ukraine.
Aussi, le processus diplomatique qui se termine par la négociation n’est pas souvent garant du succès. Car, avant d’arriver à ce stade, il faut que cette diplomatie soit préventive à travers l’analyse des événements qui pourraient la rendre vulnérable, ensuite capable d’anticiper et de faire face à toute éventualité, pour ne pas être en position de négoce. Des fois on finit par choisir une politique d’apaisement que l’adversaire prendra comme faiblesse ou incapacité lors de la défense des intérêts stratégiques.
Cet indicateur n’a pas été bien respecté par la diplomatie occidentale. Il aurait fallu respecter les accords de Minsk II et ne pas pousser la Russie à choisir la voie militaire. Hélas, l’Occident n’a ni stock de matériel majeur militaire, ni surplus financier à offrir à l’Ukraine, qui finira tôt ou tard, par céder à la Russie. Ces éléments ajoutés à la montée des prix de biens de consommation, pourraient influencer tôt ou tard sur le destin de la guerre.
Partant de ce diagnostic sus-cité, la Russie en guerre ouverte est en position de smart power. Elle est préparée diplomatiquement non seulement par l’organisation de tournées africaines et asiatiques. Mais aussi en comparant les chefs de la diplomatie des Etats opposés, seul le ministre russe LAVROV, exerce cette haute responsabilité depuis plus de vingt ans. Par rapport à lui, les autres ministres des affaires étrangères, américains, anglais, allemands et autres ne sont pas responsables de cette valise, depuis très longtemps. Ceci n’est pas un indicateur à sous-estimer lors de l’analyse de l’expérience diplomatique des Etats en conflit. Car, il suffit de lire les CV des ministres des affaires étrangères de chaque pays au conflit. Par contre, parmi certains Etats du Sud on trouve des diplomates expérimentés, qui ont su faire les bons choix.
En défendant son économie, on constate que la diplomatie de dédollarisation appliquée par l’Ours blanc, n’est plus une affaire du BRICS ou des alliances qui lui sont de proximité[2]. La majorité des pays du monde n’appliquent pas le régime de sanctions infligé à la Russie. Au contraire, les séries de sanctions adoptées à l’encontre de l’Ours blanc, qui visent à affaiblir sa capacité, à financer la guerre semblent ne pas impacter considérablement les flux du commerce, de et vers la Russie. Lors de sa tournée en Afrique[3] le chef de la diplomatie russe Sergueï LAVROV a signalé le 24 janvier 2023 que les échanges commerciaux pouvaient se faire sans passer par le dollar.
Tout en demandant, à reconnaitre les échanges avec le Rouble, il accepte les autres monnaies nationales. Ceci constitue une autre forme irrégulière de la guerre hybride inaugurée après l’annexion de la Crimée et qui continue de menacer les institutions de Bretton Woods. Cette diplomatie de dédollarisation pourrait effectivement avantager beaucoup plus les monnaies nationales des Etats appartenant au BRICS et d’autres pays qui ont une monnaie forte et souveraine sur le marché.
En fait, cette carte monétaire pourrait être utilisée par la Russie et ceux qui la soutiennent lors des négociations. Une monnaie des Etats du BRICS sera un coup dur pour l’Euro[4] et le dollar. Les pays du sud sont concernés en entier par cette menace financière, qui pourrait déstabiliser considérablement l’Occident. Pour certains analystes on ne fait que retarder la tombée du château de cartes. La Chine à travers son soutien stratégique ouvert à la Russie, ses investissements dans le monde et les centaines de milliards de dollars de dette américaine qu’elle possède, pourrait encore rendre la guerre économique plus menaçante. Elle ne doit pas risquer à son tour d’être sanctionnée. Les Etats Unis d’Amérique, l’Europe et le reste des nations en conflit avec la Russie sont ses meilleurs partenaires commerciaux. Son empire financier est devenu florissant grâce à la mondialisation. Donc, la démondialisation n’est pas en sa faveur.
Les hécatombes de frappes et d’attaques continues
La guerre d’attrition va beaucoup durer dans le temps, en cherchant à épuiser la Russie et ses ressources. Par contre celle-ci tient toujours sur le terrain et a choisi la stratégie de guerre d’usure, en infligeant à l’Ukraine le maximum de pertes humaines, de matériels majeurs et d’infrastructures névralgiques. L’Ukraine pourrait perdre la bataille !
Les installations et les infrastructures font désormais partie de cette guerre d’usure[5] que mènent les forces russes contre l’Ukraine, devenue occidentalisée et cherchant le plus vite possible à intégrer les organisations politico-économiques (UE) et de défense (OTAN) afin de mettre fin à l’histoire commune avec son voisinage historique. Les russes sont en train de gagner les délais pour renforcer leurs positions défensives et se préparer au mieux au pire. On ne peut plus les chasser de leurs nouvelles frontières[6] et les Ukrainiens tout en signalant qu’ils vont organiser une contre-offensive, ils ont peur d’une nouvelle éventuelle offensive russe.
Si vraiment, les munitions et les autres composantes logistiques font défaut, l’Ukraine n’est pas loin de la perte. Peut-être quelques semaines sont suffisantes pour donner la victoire à la Russie. Ni le printemps, ni l’été ne pourraient changer la donne. Jusqu’à présent, le soutien logistique occidental ne va pas en parallèle avec le nombre d’opérations présentées sous forme d’harcèlement, d’infiltrations, ou de vagues d’attaques limitées dans l’espace. Le front à défendre est assez grand pour les forces ukrainiennes et ce n’est pas les canons B10 ou B11[7] qui vont arrêter les forces russes. La stratégie choisie par les deux côtés est toujours l’attente.
Cette situation de crise leur permet d’augmenter sans préavis, la répression et encore les budgets militaires pour l’achat et le développement de tous les types d’armes. Ce qui est sûre c’est que l’Ukraine sortira plus dépendante et endettée de cette guerre. Un simple retard logistique pourrait la rendre plus exposée à la chute. Par contre la Russie doit penser à résoudre les conflits entre les responsables de l’Etat-major et ceux de Wagner. Car, ce dernier n’est qu’une armée privée et de circonstance appelée à être sous les ordres de la hiérarchie officielle. Aussi, les forces russes ont été formées pour constituer un dispositif militaire, capable d’assurer la continuité et la grandeur des empires d’antan.
Les pilotes d’avions de chasses que l’Occident pourrait former, vont prendre du retard[8], sinon ils seront à base de mercenaires. Mais, ne peuvent pas changer la situation du théâtre d’opérations, sauf s’ils attaquent la profondeur russe. Cette action n’est pas permise par l’Oncle Sam. Car, la Russie n’acceptera jamais de courir le risque de voir ses richesses énergétiques attaquées, c’est à dire l’argent qui est » le nerf de la guerre. »[9] Ce qui pourrait annoncer un embrasement général dont les retombées seraient indescriptibles. C’est aussi, peut-être l’occasion pour la Russie, d’utiliser les armes nucléaires.
Il faut aussi partir du principe que si l’Occident perd cette bataille, la Chine ne perdra pas celle d’annexer Taiwan. Seules les analystes venant d’un autre monde ont été surpris par la profondeur stratégique russe en Chine[10]. Quelle que soit la différence idéologique, les intérêts géopolitiques et géoéconomiques ne font qu’un seul objectif à atteindre pour battre l’Occident qu’ils considèrent ingérant.
Les discours des dernières décennies prononcés par les hauts responsables chinois, russes, indiens, coréens et iraniens ne le cachent pas. D’autres Etats du monde ont ressenti le même désarroi. Par le soutien chinois, le potentiel militaire russe pourrait devenir non seulement une menace pour l’Ukraine, mais pour tout le pôle opposé. D’autres puissances régionales autres que l’Iran feraient de même. Comme déjà signalé auparavant, seules les industries militaires russes et chinoises qui n’ont pas arrêté le développement des chars de combat et des missiles. Comme déjà signalé, la Chine et d’autres nations, y compris certaines considérées alliées, n’ont pas intérêt à voir la Russie neutralisée. Ils savent ce qui les attend.
Lors du dernier sommet de l’OTAN, on a signalé que la consommation des munitions est excessive par l’Ukraine. Pourtant, cette denrée se fait rare en Occident, qui n’a plus une grande réserve stratégique et doit en fabriquer le maximum. Mais dans un premier temps, l’Ukraine doit diminuer sa consommation de munitions[11]. Ce qui n’est pas normale. Car, le front de l’Est est plus que chaud. Cette information capitale ne devait pas sortir de la bouche des responsables de l’OTAN et pourrait décourager les forces ukrainiennes appelées à organiser une contre-offensive. Ceci montre aussi qu’il y aura encore du retard pour exécuter la contre-offensive.
Contrairement, les russes qui ont aguerri une nouvelle partie de leur force n’ont pas un manque de munitions. Même si elles sont considérées comme chaire humaine par les médias occidentaux. Car, en plus de la réserve nationale russe, il se pourrait qu’il y ait une participation étrangère au sein de l’armée russe à l’instar des volontaires ou mercenaires qui renforcent les effectifs de l’armée ukrainienne[12].
En réalité, qui dit cessez-le-feu déduit qu’il est fort possible de voir un jour une ligne de défense, qui va séparer les deux frères adversaires, afin de constituer, aussi longtemps un statu quo et devenir un conflit gelé. Car, c’est peut-être la seule solution acceptable par les deux camps adverses. Par contre, avec l’abandon de l’accord de Minsk II du 12 février 2015[13], il est difficile de signer un traité ou un accord en bonne et due forme reconnue internationalement et qui pourrait constituer une assise juridique durable dans l’espace-temps. Le rapport des forces est toujours en faveur de la Russie. Du jour au lendemain, l’Ukraine pourrait perdre la bataille, désister par manque de moyens et choisir la voie de la négociation, même en perdant une partie de ses territoires.
[1] Le dernier G20, des ministres des affaires étrangères, organisé en Inde n’a pas réussi à établir un communiqué commun. La Chine et la Russie continuent de dénoncer le chantage exercé par les Etats occidentaux. Par contre les américains ont demandé à la Russie de mettre fin au conflit.
[2] Il y a lieu de rappeler que pour isoler politiquement la Russie au sein de l’ONU, le pôle Occidental a demandé aux Etats membres de rallier la résolution du 2 mars 2022, condamnant l’intervention militaire et invitant la Russie à se retirer immédiatement de l’Ukraine. Les résultats du vote de cette résolution de l’Assemblée générale des Nations unies, montrent que dans le vote une large majorité des voix pour, soit 141 voix sur 193, la moitié des pays qui n’ont pas soutenu ladite résolution est africaine dont dix-sept abstentions sur trente-cinq et un contre. Aussi, huit États africains n’ont pas participé au scrutin. L’Afrique, longtemps malmenée par les Etats colonisateurs, n’a pas condamné l’opération au sein de l’UA et devenue divisée sur ce conflit. On dirait un nouveau non-alignement !
[3] Lors du dernier vote au sein de l’Assemblée générale des Nations Unies 141 voix ont été contre l’usage à la force par la Russie et parmi les 32 Etats qui se sont abstenus la majorité sont des pays africains. Aussi, lors du dernier sommet du mouvement des non-alignés, organisé à Bakou, le président azerbaidjanais s’est attaqué à la politique coloniale française. Il a aussi appelé la France à rendre l’ile de Mayotte, à l’Etat l’Union des Comores, à respecter « les droits du peuple de la Nouvelle Calédonie et les autres peuples des collectivités et territoires français d’Outre-mer. ». Pour lui les territoires français en dehors de l’Europe font partie de l’empire colonial et demande au gouvernement français de présenter ses excuses pour son passé colonial. C’est aussi un indice fort du déclin diplomatique et stratégique de la V -ème République et un retour de la Russie en Afrique.
[4] Le président irakien a tenté d’introduire l’Euro comme monnaie d’échange, au lieu du Dollar dans la vente du pétrole et il a été sanctionné et son régime disparu. Le Colonel KADDAFI voulait créer une monnaie africaine et il a été tué.
[5] Sans compter la destruction des infrastructures de base selon l’UNESCO : « plus de 240 sites du patrimoine ukrainien ont été endommagés depuis l’invasion russe le 24 février de l’année dernière, selon l’agence culturelle, éducative et scientifique des Nations Unies, l’UNESCO. Mais le nombre réel d’attaques pourrait être supérieur à 1.000, ont déclaré les trois expertes. ». Voir ONU Info <unnews@un.org> du 22-2-2023.
[6] Dans l’immédiat et même dans le future proche, le rapport de force est en faveur de la Russie. Si la Biélorussie ou la Chine qui sont de proximité ou d’autres amis de l’Ours blanc entrent dans le jeu, l’Ukraine pourrait être complétement anéantie.
[7] Les forces ukrainiennes montrent dans les chaines de télévision des canons antichars de B10 et B11 qui peuvent être utilisés dans le tir indirecte anti-personnel. Ce sont des canons dépassés et constituent l’équivalent des vieux canon de 75 et 105 mm qui ont le même usage. Ceci est un indice fort qui montre qu’il y a un manque de missiles et de canons d’artillerie.
[8] Les tableaux de bord et les boutons des avions de chasses de l’Occident diffèrent de ceux des russes. Cela demande plus d’instruction et de formation.
[9] Là la Russie va utiliser les armes de destruction massive (ADM) y compris le nucléaire pour se défendre. D’ailleurs, si le président a fait allusion à la l’usage de la puissance nucléaire, le 30 septembre 2020, cette fois-ci, le 21 février 2023, il déclare se retirer de l’accord New Start. Ce qui lui permet de faire de nouveaux essais et revenir sur le nombre des ogives nucléaires fixés par cet accord datant de l’administration OBAMA en 2010.
[10] La Chine pourrait continuer à aider militairement la Russie avec tout ce qu’elle peut. Elle pourrait aussi par la même occasion expérimenter son armement. Dans la guerre de Corée et du Vietnam, la Chine n’était pas puissante et n’a pas arrêté d’appuyer les régimes communistes contre les libéraux. La profondeur stratégique russe, pourrait atteindre la Corée du Nord, l’Inde, l’Asie centrale, l’Iran et d’autres Etats. Car, en particulier les puissances régionales montantes, se sont toujours senties humiliées par l’Occident. Il suffit de se référer à leur histoire récente, chacun en ce qui le concerne.
[11] En se référant au retour d’expériences, on pourrait dire que le fait de consommer beaucoup de munitions, montre bien que soit les attaques russes sont nombreuses. Donc, ceci pourrait être lu positivement s’il n’y a pas d’abus par les ukrainiens. Soit, il se pourrait que l’information véhiculée par les russes, qui précise que les ukrainiens abandonnent matériels majeurs et munitions est vraie. Sinon, tactiquement parlant, une consommation excessive des munitions pourrait être interprétée comme un affolement dans les rangs ukrainiens, qui « tirent ailleurs ».
[12] Pour les deux antagonistes, il y a toujours une possibilité de trouver des combattants qui épousent l’une des deux idéologies. Les théâtres d’opérations en Irak, Syrie, Afghanistan, Somalie, Sahel et autres coins du monde sont concernés par les combattants étrangers à bon prix !
[13] Sommet à Minsk en Biélorussie, sous l’égide de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe, entre les présidents de la France, l’Allemagne, la Russie, la Biélorussie et les républiques sécessionnistes russophones (Donetsk et Lougansk) à partir du 11 février 2015. Particulièrement, les clauses de cesser le feu et l’autonomie promise par les ukrainiens aux deux provinces n’ont pas été respectés. Le 22 février 2022, les forces de défense russes ont organisé une opération spéciale, pour protéger les russophones des républiques face à la répression des forces ukrainienne.
Zakaria HANAFI
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HANAFI ZAKARIA Docteur en relations internationales, conférencier et expert en géopolitique et sécurité de défense.