Longtemps, les Houthis yéménites ont été occupés par la guerre intestinale contre leur adversaire interne qui est soutenu par l’Arabie et les Emirates arabes Unies. En tant que chiites Zaydites.  Leur objectif stratégique a été souvent exprimé ouvertement et consiste toujours à occuper totalement le territoire, afin d’instaurer leur pouvoir. Ils ont pu attaquer en profondeur les infrastructures et les frontières saoudiennes. Ils les ont contraints à mettre en place une ligne de défense et engager les matériels majeurs de toutes les composantes terre, air et mer.

La participation des Houthis du Yémen au conflit israélo-Hamas est une nouvelle option stratégique qui a changé les données de l’espace du conflit, en se basant sur d’autres facteurs de puissance qui sont d’ordre géopolitique et géostratégique.  

Le soutien extérieur aux Houthis yéménites

Ayant comme allié de premier ordre la république islamique de l’Iran, les Houthis ne partagent pas la même croyance en géopolitique de religion avec l’Iran. Pourtant, ils sont classés parmi les chiites. Car, les Zaydites est la secte chiite la plus proche du courant sunnite ,dans la mesure où elle  reconnaissait  depuis toujours les compagnons du prophète, que la bénédiction et le salut soient sur lui.

Les Houthis du Yémen n’ont pas cessé de surprendre leur voisinage et la communauté internationale par leur résilience face aux acteurs régionaux possédant plus de facteurs de puissances économiques et militaires qui leur permettent de gagner la guerre.  

L’Iran les soutient par principe qui dit « l’ennemi de mon ennemi est mon ami ». Aussi pour tester son armement, particulièrement ses drones et ses missiles longue portée. C’est une manière de préparer la guerre qu’elle risque à n’importe quel moment. D’ailleurs avec le réchauffement des relations entre l’Arabie Saoudite et l’Iran, les Houthis ont cessé leur combat avec leurs voisins pour concentrer leur effort majeur sur Israël, qui est aussi l’ennemi juré de l’Iran.   

Contrairement aux groupes de pirates somaliens, les navires traversant la mer Rouge font face à des combattants réguliers, entrainés, qui se réclament appartenir à un Etat. A première vue on ne connait pas vraiment les grands fournisseurs de la puissance militaire des Houthis, à part les iraniens. Sachant que dans le passé l’URSS et par la suite la Russie a été le principal fournisseur de cette partie sud du Yémen. Donc, la grande majorité des matériels majeurs des différentes composantes, terre, air, mer sont russes.  

Dans cette guerre par délégation et de soutien à la cause palestinienne, les navires de la Chine et d’autres Etats qui ne soutiennent pas Israël sont épargnés des attaques. L’autorisation de passage leur est accordée. Cela fait des Houthis très informés sur les navires, les passagers et leur marchandise. Les Houthis n’ont ni satellite, ni moyens d’observations ou service de renseignements extérieurs important et ils arrivent à temps de distinguer leur ami, de leur ennemi. Donc qui est vraiment leur fournisseur de renseignement ? Est-ce les services d’immatriculation , des assurances ou ceux l’Organisation Maritime internationale  ? Sinon une puissance bien introduite ?

Dans tous les cas ces attaques nuisent à l’environnement tant que les navires coulent. Car, ils pourraient polluer la mer Rouge à cause des huiles, du carburant et de certaines marchandises transportées. Les acteurs des relations internationales ont tous omis le grand problème de l’environnement et ne pensent qu’à sauver leurs biens passant par la mer Rouge.

 Cette intervention Houthi en mer Rouge montre qu’il existe un grand tournant dans les jeux d’alliances au niveau régional. Tous les navires appartenant aux Etats qui soutiennent Israël sont devenus des cibles pour les combattants Houthis. Le déclenchement de ces opérations est soutenu par le facteur géostratégique.     

L’apport géostratégique Houthi à la cause du Hamas

La position stratégique du Yémen a permis aux Houthis d’avoir leur mot à dire en mer Rouge grâce au passage de Bab El-Mandeb, traversé par les navires qui rejoignent la méditerranée via le canal de Suez ou vice versa. La présence des bases, de plusieurs pays à Djibouti n’a pas réglé le problème. Peut-être si la stabilité revient au Yémen, il faut avoir les bases des deux côtés de la route commerciale, pour être en mesure de traverser en paix. Sinon pour l’instant, être en bonne relation avec les Houthis ou ceux qui les protègent.

En associant leur descente surprise par hélicoptères, sur les bateaux de passage en mer Rouge, aux frappes par drones aériens et maritimes, les combattants Houthis ont prouvé leur efficacité particulièrement contre les navires commerciaux. Par ces actions, ils ont pu élargir leur espace stratégique en manœuvrant loin , rapidement et efficacement. Cette situation confie aux Houthis la puissance régionale même s’ils ne la possèdent pas en comparaison avec les acteurs en place à savoir : comme puissance internationale, les USA, le Royaume Uni, et en tant que puissance régionale, l’Iran, l’Arabie Saoudite et autres.

Les mouvements de terrain qui ressemblent à ceux de l’Afghanistan sont difficiles à atteindre en cas de contre-attaque des avions de combat américano-anglaises, qui ont pris la charge de protéger les navires commerciaux   avec d’autres Etats de la région. Les Houthis déjà avisés ont bien aménagés leurs positions et ont été préparé à la guerre depuis qu’ils le font contre l’Arabie et les Emirates Arabes Unies, qui les attaquaient par air et par les moyens de l’artillerie terrestre.

Cette voie de communication attaquée par les Houthis et choisie par la navigation internationale constitue un grand risque pour la navigation, malgré son avantage qui permet de gagner la distance et les délais. Donc en évitant cette voie et en faisant le tour de l’Afrique la charge financière des bateaux et de leurs marchandises devient plus importante.

En conclusion, le jeu d’alliance en mer Rouge n’est pas aussi clair et simple que croit le monde occidental et les pays du voisinage.  La présence sino-russe pourrait se renforcer dans les espaces stratégiques du Golf et du Moyen-Orient. Les deux passages stratégiques : Golfe Persique, du Golfe d’Aden et le couloir de Bab El-Mandeb constituent des routes importantes du commerce traditionnel. Leur instabilité ou fermeture en soutien à la cause palestinienne pourrait porter un coup dure au commerce international. 

Par le contrôle du couloir menant au canal de Suez, les rentes égyptiens sont devenues en baisse et les Houthis ont pu interdire aux autres Etats au niveau international et régional, le profit de cet espace vital (acheminement de l’énergie, des marchandises …et au moins la liberté de circulation et d’action), en vue de sauvegarder leurs intérêts géopolitique et stratégique. Malgré que le rapport de force qui n’est pas en faveur des Houthis par rapport aux puissances occidentales et des pays du Golf, le recours à l’élargissement de l’espace stratégique par les drones (maritimes et aériens) et par les combattants héliportés leur ont permis de maintenir la pression sur tous les acteurs présents au conflit.

 Les Houthis ont démontré leur accès facile à l’information en ce qui concerne le renseignement précis sur les navires qui traversent la mer Rouge. Ils ont aussi bénéficié de l’économie des moyens par rapport aux différents intervenants qui sont touchés par le blocage de la voie commerciale. Les forces engagées à leur trousse et les moyens utilisés pour les neutraliser sont couteux et peuvent durer dans l’espace-temps. 

Dans sa lutte pour garder sa main mise sur sa zone d’influence dans le Golf, la politique étrangère et la politique économique des USA sont deux volets importants à revoir. La Chine est une puissance économique qui n’a pas le poids politique dans la région et pourtant elle a pu faire l’intermédiaire entre l’Iran et l’Arabie Saoudite.  Jusqu’à présent autre que le terrorisme nul ne pourrait écarter une crise internationale, qui serait causée par le grand problème israélo-arabe.