L’opération de « Toufan Al Aksaa » qui n’a autre choix que d’engager un combat asymétrique, a achevé son offensive et s’organise pour faire face à la contre-offensive des « Sabres de fer ». Cette dernière se base sur une doctrine classique qui a choisi, avant tout engagement total, de détruire en entier les infrastructures y compris la cité souterraine et diminuer les risques probables d’un combat des localités. La communauté internationale avec ses institutions, bouches cousues, mains ligotés et désarmées observe le silence. Nul n’a pu arrêter la riposte massive de l’Etat hébreu.

Après les trois semaines passées d’octobre 2023, certains points qui touchent les volets de défense et de politique méritent d’être analysés.

 MESSAGES MILITAIRES DE LA BANDE DE GAZA

– L’envoi d’équipements et de matériels majeurs perfectionnés montre l’engagement et la prise de position sans recul des Etats Unis, du Royaume Uni et d’autres pays occidentaux. Car si le conflit prend de l’ampleur avec d’autres acteurs, la région se transformera en une grande poudrière beaucoup plus menaçante que les guerres précédentes au Proche-Orient ;

-Mise en place en mer Méditerranéenne non loin des côtes de Gaza, de deux porte-avions américains et un sous-marin , qui dépendent du commandement national , montre bien l’intérêt de l’opération, afin que la réaction soit plus rapide, non seulement face au Hamas mais aussi face aux groupes affiliés à l’Iran. Il s’agit des milices au Yémen, en Irak, en Syrie et au Liban qui attaquent Israël ou les territoires où sont positionnées les troupes américaines.  Sinon, même contre les pays islamiques et arabes qui tenteraient de soutenir la cause palestinienne ;

– Pour ceux qui disent que le dôme de fer n’est pas efficace. Ils se trompent, car ce système de défense n’est pas fait pour arrêter des salves de roquettes par centaines. C’est impossible il faut avoir une multitude de systèmes pour barrer l’artillerie ou les drones engagés ;        

-L’attaque de l’hôpital reste une énigme sans réponse et sans responsable. Chacun défend sa thèse, puisqu’il n’y a pas eu d’envoi d’expert neutre qui pourrait dire la vérité. C’est toujours les dommages collatéraux. La distinction entre les munitions qui ont causé cet acte barbare n’ont pas besoin d’une grande expertise. Pourtant n’importe quel militaire qui a vécu l’action pourrait connaitre s’il s’agit d’une frappe israélienne ou d’un tir par erreur de l’artillerie du Hamas.  

Normalement, s’il s’agit d’une bombe israélienne, celles utilisées en majorité ont des fragments d’éclats semblables à ceux de obus, la puissance de l’explosion et le poids des bombes creusent le sol et créent un entonnoir à l’instar des obus de l’artillerie tirés avec des canons non lisses. Israël possède aussi des bombes, qui s’ouvrent avant de contacter le sol et contiennent des grenades anti-personnel et antichar.  Par contre le Hamas utilise des roquettes tirées par des canons lisses, monotubes ou multitubes, semblables aux lances roquettes 122mm russes monté sur BM-21Grad[1] , ont la particularité d’avoir des petits éclats -forme rasoirs-, moins épaisses, s’entendent de très loin, pour créer un grand effet psychologique et ont aussi des effets de souffle qui laisse des traces de couleur grise et noire comme ceux des cendres ;

-L’opération terrestre israélienne est toujours maintenue. On prépare la logistique stratégique pour faire face à tout éventuelle durée longue du conflit. L’approche des lignes de contact constitue une démonstration de force et un nettoyage préliminaire des alentours, du grillage de séparation. L’opération a tardé aussi pour mettre en ruine Gaza et diminuer les risques de combats de localités, qui pourrait couter très cher en vies humaines. Il est fort possible que ce retard aille engendrer les déplacements de plusieurs combattants étrangers qui pourraient ouvrir un front du côté libanais. Car, c’est la frontière Sud, dépendante beaucoup plus du Hezbollah et jugée la plus poreuse par rapport à la Cisjordanie, la Jordanie, la Syrie et l’Egypte.  Il y a aussi possibilité à ce que les Etats cités choisissent de faire la guerre par délégation. L’Egypte et la Syrie organisaient des opérations clandestines[2]  ,depuis la fin des années cinquante jusqu’ au début des années soixante-dix. Le calme enregistré dans les théâtres syrien, libyen et Irakien pourrait préparer la tempête. En Irak et au Yémen on a voulu toucher des objectifs américains. Mais, les combattants étrangers, sont peut-être déjà, clandestinement en déplacement ou arrivés au Liban. Parmi les arabes d’Israël, il y a surement des cellules dormantes qui attendent le vide sécuritaire, afin de participer à la grande débandade.  

-En plus du danger du combat des localités, vient s’ajouter les tunnels utilisés au Vietnam contre les américains, qui ont permis dans le passé au Hezbollah aussi, de surprendre les combattants israéliens au Sud Liban. Cette fois- ci, malgré les destructions continues, des tunnels à Gaza par les l’aviation israélienne, plusieurs sources parlent de cité souterraine avec des tunnels en profondeur, de plusieurs centaines de kilomètres. Les combattants et les enfants du Hamas n’ont pas chômé pendant la dernière trêve humanitaire. La possibilité de trouver des pièges et des labyrinthes préparés par le Hamas n’est pas écartée. La contre-offensive sera risquée pour les deux côtés. Si la guerre dure dans le temps, les deux antagonistes vont beaucoup souffrir en moyens logistiques. Les tunnels pourraient fournir l’avantage du déplacement discret et en sûreté. Mais surtout l’effet de surprise, si le Hamas possède des moyens de vision nocturne. Le déplacement des matériels majeurs, pourrait constituer des cibles faciles, avec la répétition probable du scénario des combattants du Hezbollah, qui surprenaient auparavant, leurs adversaires du Tsahal.  

– La guerre de désinformation a accompagné les propagandistes, qui ne voulaient pas croire aux réseaux sociaux des populations gazaouies et aux chaînes, qui sont sur place, à cause de leur appartenance. Au début les médias des pays occidentaux étaient en faveur d’Israël. Mais, avec le temps, il est possible de les voir changer d’opinion en faveur de la cause palestinienne, suite à la contre- offensive israélienne jugée comme une vengeance. Dans les tables rondes et les informations propagées on citait l’histoire de chacun des israéliens victime du conflit. Mais on parlait des populations gazaouies en bloc, comme si c’étaient tous des membres du Hamas ou tout simplement des objets. Les médias parlent aussi beaucoup du Hamas et n’analysent plus les causes qui ont été à l’origine de ces violences.

La riposte militaire disproportionnée et intensive, l’encerclement de la Bande de Gaza mise en entier en otage et le retard dans l’ouverture du poste frontière avec l’Egypte « Rafah », avec des conditions israéliennes, montrent bien que l’Etat Hébreu voulait bien faire, la pression pour que les civils fuient la Bande vers les pays voisins. Mais cette fois-ci les solutions diplomatiques n’ont donné que des initiatives limitées sans pouvoir trouver un terrain d’armistice ou de cessez-le-feu.

REDONDANCES, INERTIES ET DOUBLES DISCOURS POLITIQUES :  

L’opération du Hamas et la contre-offensive israélienne montrent bien que la force vive internationale, avec ses différentes composantes a laissé à chacun de choisir le comportement adéquat à ses intérêts vitaux. Les premières manifestations des uns et des autres acteurs sont présentées par niveau.

Au niveau international

Le fait que plusieurs organisations internationales et les chefs d’Etats de gouvernements de puissances occidentales se prononcent tous contre le Hamas et se déplacent vers Israël, est une prémisse de non neutralité et indirectement, de non reconnaissance d’un Etat palestinien. Cette partie d’analyse propose plusieurs questions liées à l’inertie des choix politiques de la communauté internationale.

-En fait, il faut vraiment voyager dans le temps et découvrir pourquoi est venue cette action violente de Hamas et cette montée en puissance de l’extrême droite israélienne. Le Hamas ce n’est pas toute la Palestine et ce n’est pas Gaza. C’est un mouvement de frères musulmans qui n’a jamais cru à la paix et a réagi suite à la violence et la répression permanente de l’Etat hébreu.  

-Concernant l’ONU, il faut aussi se demander pourquoi pendant longtemps le droit international a été le moins respecté dans cette région et particulièrement le droit humanitaire ? On doit être en mesure de se demander qui viole ce droit international et qui protège ceux qui le défient ? Pourquoi aussi l’ONU vit l’impasse à l’instar de la SDN à partir des débuts des années 1930.L’ONU n’a plus de poids et n’est plus en mesure d’appliquer les textes approuvés par toute la communauté internationale.  

L’échec lors du vote d’une résolution du Conseil de sécurité, proposée par la Russie, appelant au cessez-le-feu et à l’ouverture d’un couloir humanitaire, est due aux vétos américains, anglais et français. L’Assemblée générale des Nations unies s’est réunie jeudi 26 octobre 2023 pour tenter, ce qui n’a pas été approuvé par les membres permanents. Mais, en réalité même si la majorité des Etats ou au minimum les deux tiers ont voté favorablement soit 120/193, cette résolution n’est qu’une recommandation et n’a pas le caractère coercitif ou contraignant comme celle du Conseil de sécurité. L’impasse a trop duré par rapport aux victimes collatéraux !   

-L’Union européenne qui a condamné au départ l’attaque du Hamas demande à protéger les populations civiles de Gaza et l’ouverture des couloirs humanitaires. Mais, elle est désunie et faible devant l’Etat hébreu. Contrairement à l’ONU, le Conseil de la coopération islamique (OCI) et la Ligue Arabe, l’UE n’a pas condamné fermement et avec acharnement le massacre des civils palestiniens, par le Tsahal, que très tardivement, comme elle l’a fait, dans la foulée, contre  les russes ;

-Les Etats Unis d’Amérique ont toujours considéré Israël comme allié stratégique numéro un dans le monde à tel point qu’on considère l’Etat hébreu comme cinquante-unième Etat fédéré. C’est tout à fait normal lorsqu’on parle d’une amitié ou d’une alliance. Les USA ont ouvert un pont aérien avec l’Etat hébreu pour les soutenir avec tous les moyens dont le Tsahal a besoin. Longtemps les démocrates américains demandent à geler la construction des colonies et Israël n’a jamais respecté ni les USA, ni l’ONU ou autres institutions internationales ;

-La France, qui a été parmi les premiers pays à condamner l’attaque du Hamas et le qualifier de terroriste, est sortie de sa politique d’équilibre dans la région. Pourtant, auparavant dès qu’on citait les violences provoquées par les palestiniens on les qualifiait de résistance.  La France s’est alignée sur les EUA et elle est entrain de protéger son territoire en augmentant le niveau d’alerte via le système Vigipirate. Mais jusqu’à quand ! Est-ce que les pays vont le suivre la proposition du président français concernant la constitution d’une coalition internationale pour lutter contre le Hamas ? A-t-il oublié que les condamnations ne concernent que les gouvernements arabes, et non pas les populations ? N’a-t- il pas fallu commencer par une trêve humanitaire pour arrêter les massacres des populations civiles ? Pourquoi la France n’a pas voté la résolution de cessez-le-feu au Conseil de sécurité ? Pourquoi sa réaction de protection des populations civiles de Gaza est venue tardivement sans condamner les bombardements israéliens ? Aussi pourquoi un pays qui se considère démocratique n’a pas autorisé les manifestations de soutien à la Palestine ?

Tout le monde sait que l’opération israélienne terrestre serait une faute. Le président n’apporte rien de nouveau à part le retour à la solution de deux États. Sa rapide tournée au Moyen-Orient n’a pas le même poids que celle de ses homologues américains et anglais qui montrent leur soutien clair à Israël. Encore une fois la France prouve sa dépendance forcée du pôle anglosaxon et son double langage politique. Elle devait participer à réduire l’escalade à Gaza, protéger les populations civiles, œuvrer pour l’ouverture des couloirs de sécurité afin de permettre l’entrée de l’aide humanitaire. En octobre 1973 la France a pu participer activement, à l’arrêt des combats entre les pays arabes et l’Etat hébreu, pour préparer la paix. Cette fois, la seule bonne initiative est celle d’envoyer, dans l’immédiat, un navire- hôpital non loin de Gaza ;

-La Russie qui a dénoncé au départ l’attaque du Hamas. Par la suite, elle a fini par s’attaquer au pôle occidental suite aux massacres des populations civiles à Gaza. Elle a proposé une résolution pour cessez-le-feu. Mais les EUA, le Royaume Uni et le France ont déposé leur véto au Conseil de sécurité. La politique extérieure russe a bien gagné la sympathie des pays du Sud et particulièrement des arabes. A cause du conflit de Gaza, l’effort de guerre fourni par les USA a été divisé entre l’Ukraine et Israël.  

Si jamais d’autres fronts sont ouverts face à Israël, par les mouvements armés, par une coalition arabe ou par un seul Etat tel que l’Iran, il se pourrait que toutes les aides américaines aillent tourner vers Israël. En surveillant la mer noire contre toute manœuvre ou action des porte-avions américains en Méditerranée, la Russie montre sa disponibilité à toute éventualité dans la région. Elle compte beaucoup sur le soutien chinois au sein du Conseil de sécurité ;

 -La Chine a condamné au départ le Hamas puis elle a pris l’avis qui condamne les massacres des populations. Elle n’a pas un intérêt stratégique dans la région à part l’importation des hydrocarbures. Néanmoins, l’Empire du Milieu porteur de multipolarité, propage des signaux anti-occidentaux à cause des humiliations, qu’il a subi suite aux deux guerres d’Opium au XVIII -ème siècle et à la campagne des huit puissances sur ses territoires aux débuts 1900.   

Comme d’habitude la Chine affiche un refus contre les agissements des puissance occidentales et choisit de surveiller sans s’emporter rapidement dans les séismes géopolitiques. Elle a choisi de renforcer sa flotte maritime en mer Rouge, destinée à faire face à la piraterie, au moment où le Proche-Orient est en flame !  

-L’Inde partenaire commercial des deux camps en conflit, a choisi depuis longtemps de sortir du non-alignement, longtemps défendu par les pères fondateurs du pays et pendant l’époque du monde bipolaire. Consciente de ses intérêts géopolitiques et géoéconomiques, elle continue de défendre dans ses discours, son intérêt de multi- alignement ;  

-Le Royaume Uni et l’Allemagne ont fait le même choix. Le Royaume Uni, qui a deux bases à Chypre contenant quelques trois milles combattants, a envoyé des aides militaires urgentes par air pour soutenir son allié hébreu. L’Allemagne a dépêché un contingent composé d’un millier d’éléments, mis en alerte à Chypre pour évacuer leurs citoyens dans la région, en cas de conflit. D’autres, n’ont pas signalé ouvertement leur soutien, pour garder la fausse neutralité.   

  Au niveau régional,  

Le climat ne s’apprête plus à recourir à la solution promise de deux Etats distincts. Seul le moyen militaire l’emporte. Le sommet de paix organisé le 21 octobre en Egypte[3], montre bien que tous les pays arabes et musulmans condamnent la riposte disproportionnée de l’Etat hébreu.

-Alors qu’Israël recevait les aides des pays occidentaux amis, la logistique avec ses différents volets, sanitaires, énergétique et vivres faisaient défaut à la Bande de Gaza. Car Israël a détruit le passage de «Rafah» et interdit l’accès aux aides humanitaires. C’est ce qui montre bien la grande limite que connait les régimes arabes, généralement autocratiques et ont toujours vivement dénoncés les Etats modérés pour leur choix de normalisation.  

Les discours de la Syrie, l’Algérie…se sont transformés en silence ou en condamnations timides. Le plus important c’est qu’ils n’ont pas pris les armes et ce malgré les budgets colossaux qu’ils réservent à ce volet. Ils n’ont pas aussi menacé de restreindre l’exportation des hydrocarbures comme pendant 1973.Pourtant, avec la Russie, ils pouvaient utiliser cette arme géopolitique et l’arrêt brusque, pourrait changer les positions de plusieurs Etats européens. Donc, ils ne font que des doubles discours et de la redondance.

– Le Royaume du Maroc qui a normalisé ses relations avec l’Etat hébreu, n’a jamais renoncé aux droits des palestiniens à avoir leur propre Etat. Il a continué à les défendre, à financer leurs besoins en infrastructures et en aides sociales. Au cours du dernier « sommet de paix » organisé en Egypte, le Maroc[4] a maintenu ses anciennes positions en appelant fort et clair par les 5 messages ci-après :

 . La réduction de l’escalade[5], de l’effusion de sang et les agressions militaires, puis à éviter à ce que le conflit prenne une dimension régionale ;  

. La protection des populations civiles en respect des accords du droit international, du droit humanitaire islamique et des valeurs humaines ;

. La contrainte d’acheminement des aides humanitaires suffisantes, avec rapidité et fluidité en faveur des populations de la bande de Gaza.

. Le refus total de toutes idées de déplacement ou déportation des populations gazaouies de leur territoire et par ce fait, exposer les pays voisins au danger ;

. Le dernier message encourage le processus de paix qui vise la solution à deux États, le premier palestinien en respect des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, vivant en voisinage avec l’État hébreu.  

-La Turquie n’est pas chargée de trouver une solution de paix. Pourtant ce pays connait mieux le théâtre que l’Iran, les antagonistes et la cause palestinienne. La Turquie est l’héritière de l’Empire Ottoman, dernier empire islamique, qui a été trahie à tort, par ses sujets panarabistes. Le Hamas a toujours eu des soutiens de la Turquie et la majorité des populations turques croient en la cause palestinienne. Autrement dit, le Chef de l’Etat défend ouvertement Hamas et le considère mouvement de résistance ;

-Le Royaume de l’Arabie Saoudite a été pris au dépourvu par l’attaque surprise, du 7 octobre de Hamas. Car, elle prépare le terrain de sa vision politique de 1930, en trouvant un terrain d’entente diplomatique avec l’Iran. Ce retour à la normale, grâce à la Chine, pourrait stabiliser ses frontières avec le Yémen et dans la région. Par contre, le rapprochement planifié par les EUA, entre l’Arabie Saoudite et Israël n’est plus d’actualité. C’est très probable, que c’est l’Iran qui va se rapprocher encore plus de l’Arabie pour constituer un même front face à Israël ;         

-L’Iran qui considère le Hamas comme mouvement de résistance et le soutient par tous les moyens à l’instar des groupes chites, au Liban, Syrie, Irak, au Yémen et dans d’autres théâtres. Néanmoins, c’est l’occasion de montrer que la force du mal vient de l’occident et n’ont pas de son pays. L’Etat islamique d’Iran est prêt à tout faire pour donner exemple aux peuples musulmans et particulièrement arabes. La cause palestinienne est une carte à jouer non seulement avec l’Occident, mais aussi avec ses rivaux saoudiens, égyptiens et turcs qui se disputent la place de leader au sein du monde musulman et arabe ;  

-Encore une fois le Qatar devient un interlocuteur important entre les EUA et le Hamas. Comme à l’accoutumée avec les Talibans considérés terroristes depuis 1999 et suspendus de la liste des groupes terroristes signalés aux Nations Unis, après une vingtaine d’années. Le Qatar joue un rôle important dans les discussions de libération des otages et des prisonniers. A l’instar de la Turquie il abrite les chefs du Hamas. Il a aussi une relation étroite avec l’Iran qui lui permet de faire l’intermédiaire entre la république islamique et certains Etats arabes. 

-L’Etat hébreu, a des moyens financiers inégalés que possède sa diaspora dans le monde, qui lui procurent une place particulière au niveau international. Pendant longtemps l’Etat hébreu a su développer son smart power en associant le génie juif pour créer une force intelligente sans recul, combinant la manière douce avec un pouvoir du verbe, une très bonne assise économique, des alliances fortes et des forces armées redoutables. Mais celles-ci ne doivent pas appliquer le principe de celui « qui a volé un œuf pourrait voler un bœuf ». Car, ce n’est pas dans l’intérêt de l’Etat hébreu, d’amputer une violence d’un groupe à une communauté entière. En réagissant ainsi, on encourage la haine au sein des générations futures et on extermine une ethnie avec sa bonne et sa mauvaise graine.

 Dans les colisses, on n’entend pas bien les voix de certains pays islamiques de l’OCI, qui sont puissants économiquement ou militairement comme le Pakistan et l’Indonésie.  L’Azerbaïdjan est un pays musulman chiite, allié d’Israël qui l’a aidé contre l’Arménie, ne pourrait pas soutenir la cause palestinienne.   

Dans cette guerre, sont entamées des actions calculées sur les échéances électorales suivantes :

 . Les démocrates qui attendent à être réélus aux EUA se sont pressés d’aider Israël pour gagner le pari du scrutin présidentiel prévu en 2024 ;  

   . Le président français, même tardivement a fait de même. Mais, cette fois les cinq millions de musulmans français ne vont pas pardonner au parti d’Emanuel MACRON, sa politique interne et externe ; 

   . Le Chef d’Etat égyptien prépare à son tour les élections. Ce climat ne lui est pas favorable. Car le Hamas a été créé par des leaders de conviction liée à la confrérie des frères musulmans[6] ,qui étaient en étroite relation avec le mouvement et ces derniers constituent l’opposition majoritaire dans son pays. Il n’a pas accepté le déplacement des réfugiés vers le Sinaï pour ne pas vider les territoires et renforcer en effectif l’opposition des frères musulmans en Egypte. Le langage du président égyptien est devenu menaçant et le parlement lui a donné le feu vert pour engager la force si l’encerclement avec le bombardement persistent. Mais, pourrait-il vraiment mettre fin à l’accord de Campe David ?   

 . Aussi, les partis associés au pouvoir du gouvernement israélien essaient de lever la barre pour montrer à leurs citoyens qu’ils sont les plus qualifiés à gérer le pays par rapport aux sociaux-démocrates, qui pensent la paix avec les arabes. Néanmoins le problème d’insécurité lié à la dernière percée en profondeur de Hamas, le manque de confiance dans les institutions et ces deux facteurs ajoutés au problème des otages et des prisonniers pourraient devenir une arme fatale contre le gouvernement en place. Certains citoyens ont préféré quitter le pays vers là où ils ont une autre, nationalité.

 Les citoyens restants, qui croient dans le processus de paix n’ont jamais oublié que les extrémistes de droite, dont les uns sont au sein du gouvernement, ont assassiné le chef du gouvernement Isaak Rabbine, qui a choisi de faire la paix avec les arabes. Les citoyens sont fatigués de vivre dans système sécuritaire toujours en alerte impliquant une angoisse permanente. Ils ont aussi comme tout -être humain le droit de vivre libre et sans conflit. Le conflit arabo-israélien continue de prouver qu’Israël est libre de mener son offensive terrestre, ni l’ONU, ni aucune puissance ne pourrait l’arrêter. Ses populations vont à leur tour souffrir du gouvernement le plus extrême qu’ils ont connu dans leur histoire.

En général, le retard voulu de la contre-offensive du Tsahal, pourrait donner l’avantage au peuple palestinien, pour que sa cause soit plus exposée par les médias sociaux et reconnue par la force vive internationale. Car, les frappes aériennes et les tirs d’artillerie, sur la ville de Gaza ne feront qu’augmenter le nombre des condamnations et des mécontents. Aussi, le Hamas pourrait être soutenu du Sud du Liban, par des combattants étrangers venant des autres théâtres. Ils seront cette fois-ci sunnites et chiites, unis ensemble, contre l’Etat hébreu. Rien aussi n’écarte le volontariat parmi les jeunes et l’ouverture de nouveaux fronts par les Etats arabes, longtemps concernés par ce conflit.   

Comme ouverture à mon analyse je dirai : « qui veut, peut ». Après la chute de l’Empire Ottoman, il y a eu des échanges de populations arméniennes, grecques et turques. C’était une solution qui a évité les violences extrêmes. En encourageant la volonté politique, il est temps de tourner la page de la violence, de se référer aux enseignements de l’histoire humaine et d’adopter un plan de paix, en créant deux Etats distincts. Les colonies qui coupent la frontière entre Gaza et la Cisjordanie, pourraient être rapatriées vers Israël et de même pour les palestiniens qui peuvent quitter l’Etat hébreu ou les pays où ils ont été déplacés, vers leur patrie d’origine. N’a-t-il pas été convenu dans le passé, comme solution : la terre contre la paix ?  


[1] BM c’est Boievaia machina. Généralement, les lances roquettes 122mm, sont variées, montées sur véhicule léger s’il s’agit d’un ou de quelques lances roquettes et tirés de loin par mesures de sécurités. Sinon dans un camion Brazof russe avec une vingt un tube, on l’appelait orgue de Staline vue le nombre de tubes 122mm tirés à la fois.  Sinon sur véhicule blindé avec une quarantaine de tubes. On l’appelait orgue de Staline vue le nombre de tubes 122mm qui tirent à la fois.

[2]  Il s’agit des guérilléros qu’on appelle en arabe des Fidaéyennes. Ils organisaient des opérations commandos à l’intérieur des positions militaires d’Israël.

[3] Ce Sommet de paix a connu une représentation de quelques de 30 pays, de l’Organisation des Nations Unies et quelques organisations régionales

[4]Mr le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser BOURITA  a représenté SM  le Roi Mohammed VI, que Dieu Le Glorifie à ce sommet.

[5] Pour plus de précision lire : https://maroc.ma/fr/actualites/le-maroc-sous-la-conduite-de-sm-le-roi-est-dispose-sengager-dans-une-mobilisation -Consulté le 27-10-2023.

[6] Pendant la guerre israélo-arabe de 1948, des centaines de milliers de la confrérie musulmane se sont portés volontaires pour participer aux combats contre l’Etat hébreu. Gaza en octobre 1956 avait à sa tête un maire palestinien et un général égyptien commandant la force militaire avant de quitter les lieux suite à l’offensive israélienne.